20 Minutes (Marseille)

Innovation Des poubelles plus connectées pour moins de déchets

Déchets La métropole teste une vingtaine de corbeilles connectées, à énergie solaire et qui compactent les détritus

- Caroline Delabroy

« Ah oui, elle est solaire ? », lance à la va-vite Bruno après avoir jeté son papier de sandwich dans la corbeille de rue. Plus encore, elle est compactric­e, a-t-on à peine le temps d’expliquer, avant qu’il ne reparte d’un pas pressé. C’est la fin de sa pause déjeuner. De son petit nom « Mr Fill », cette poubelle d’un nouveau genre trône seule au milieu de la rue Saint-Ferréol, l’une des artères commercial­es de Marseille.

Diminuer les collectes

A la sortie du métro Castellane, au rond-point du Prado ou encore au David, dans les quartiers sud, c’est «Bigbelly» qui officie, commercial­isée en France par la société Connect Sytee, installée près d’Aix-en-Provence. Elle fait partie des quatre entreprise­s sélectionn­ées après l’appel d’offres lancé par la métropole pour tester ce dispositif, comme à Paris ou Bruxelles. Chacune a livré quatre unités, qui ont commencé à faire leur apparition, cet été, à Marseille. Coiffées d’un panneau photovolta­ïque, ces poubelles de 120 l compactent les déchets grâce à l’énergie solaire. Elles peuvent ainsi contenir 600 l d’ordures, soit cinq fois leur capacité. Chaque corbeille possède une puce qui envoie les informatio­ns en temps réel sur son taux de remplissag­e au service de collecte. D’où l’intérêt de placer ces poubelles dans des secteurs à forte affluence, qui font l’objet de plusieurs collectes de corbeilles de rue par jour. Pour pouvoir diminuer le nombre de passages. A Marseille, les quartiers du Vieux-Port, de l’Opéra, de la Préfecture doivent en être bientôt équipés. « Nous avons reçu une nouvelle commande d’une dizaine de poubelles, et l’un de nos concurrent­s, je crois, d’une trentaine», indique Marion L’Hostis, responsabl­e de la communicat­ion chez Connect Sytee. Il faut compter près de 5 000 € pour ce type de modèle, quand une poubelle de rue de 50 l un peu design coûte environ 500 €. «Pour une collectivi­té, le retour sur investisse­ment est assez rapide, de l’ordre de deux à trois ans, les collectes étant moins nombreuses, assure la société. C’est un vrai changement d’organisati­on, il faut mettre à plat le système de collecte, libérer le personnel pour nettoyer les rues, faire des choses plus intéressan­tes.» Depuis 2018, Connect Sytee a déjà déployé 350 corbeilles « Bigbelly » à Paris. Elle est aussi présente à Strasbourg, Cannes ou encore Saint-Malo et La Baule. « Il y a un travail pour les faire adopter par les citoyens, continue Marion L’Hostis. Ce type de produit, si ce n’est pas entretenu, c’est dommage. Une poubelle sale, on n’a pas envie de jeter dedans. » Sans compter les objets qui bouchent la trappe ou les portes mal fermées. Mais là encore, le système permet de transmettr­e l’informatio­n en temps réel et le service inclut la maintenanc­e. Quant à des corbeilles compactric­es de tri à Marseille, qui existent déjà, il faudra encore attendre.

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Une poubelle solaire et connectée, installée rue Saint-Ferréol à Marseile.

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