Complotisme La France (aussi) craint les coups de QAnon
Complotisme Le mouvement fait l’objet d’une mission d’inspection sur les groupes sectaires
Les membres de QAnon appartiennent-ils à une mouvance sectaire ? C’est l’analyse esquissée par la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Dimanche, sur France 3, elle a fait savoir que le groupe était dans le «viseur» d’une mission d’inspection sur l’émergence de nouveaux groupes sectaires.
Des relais sur Internet
Après l’invasion du Capitole, à Washington le 6 janvier, par des militants pro-Trump, plusieurs manifestants ont été identifiés comme appartenant à cette communauté complotiste. Selon QAnon, Donald Trump aurait pour mission de sauver le monde d’une élite pédophilo-satanique et de « l’Etat profond ». Lancée à l’initiative de la ministre il y a « plusieurs mois », la mission d’inspection a pour objet de « cartographier » les dérives sectaires actives en France. Elle a été confiée aux services d’enquête de la police nationale, de la gendarmerie et à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
« QActus », « QAnon-FR », « Les DéQodeurs»… Le groupe dispose de relais en France. « Le mouvement est décentralisé et participatif, ce qui le rend très difficile à quantifier, analyse Tristan Mendès France, membre de l’Observatoire du conspirationnisme. De nombreuses têtes de gondole se font le relais des messages de Q, figure tutélaire anonyme qui poste des messages cryptiques sur des forums alternatifs.» Selon la start-up «anti-fake news» Newsguard, des membres de groupes Facebook de « gilets jaunes » et de défenseurs de Didier Raoult ont repris des vidéos publiées sur le site de Léonard Sojli, administrateur du groupe «Les DéQodeurs».
« On ne peut pas affirmer que QAnon est une secte, tempère Tristan Mendès France. Toutefois, le caractère extrémiste de ses croyances et sa profonde religiosité sont des caractéristiques du mouvement sectaire. Il brise des liens familiaux, affectifs et amoureux, et isole par conséquent ses membres de la société. » D’après l’expert, quelques dizaines de milliers de personnes s’intéresseraient à QAnon en France.