20 Minutes (Marseille)

Des partiels compliqués à organiser

Université En raison de la crise sanitaire, les examens ont lieu, selon les cursus, en présentiel ou en ligne

- Delphine Bancaud

Des examens du premier semestre forcément différents cette année, en raison de la crise sanitaire. Commencés mi-décembre, ils s’étalent jusqu’à fin janvier selon les facs. « Les modalités de passage sont très variables, certaines université­s ayant maintenu le présentiel, lorsque d’autres ont mis en place une formule à distance pour éviter le brassage des étudiants », observe Virginie Dupont, présidente de l’université de Bretagne-Sud. Pour son établissem­ent, elle a décidé de réserver les partiels en présentiel aux étudiants devant valider une licence, une licence profession­nelle ou un master à la fin de l’année. Lorsqu’ils se déroulent en présentiel, ce n’est pas toujours dans le respect des gestes barrières, constate Mélanie Luce, présidente de l’Unef : «On a vu des images d’entrée et de sortie de salles d’examen effrayante­s, avec trop d’étudiants massés. Il faudrait multiplier les salles d’examen pour diminuer la jauge dans chacune d’elles. Mais, pour cela, il aurait fallu recruter plus d’examinateu­rs, et le ministère n’a pas fourni de fonds pour le faire.» Autre souci : les étudiants malades du Covid-19 ou cas contact ne sont pas tous logés à la même enseigne : «Certaines université­s ont organisé des sessions bis pour leur permettre de passer leurs partiels, observe Paul Mayaux, président de la Fage. Mais d’autres leur ont mis zéro en cas d’absence. Du coup, ils vont devoir aller au rattrapage.» Les examens en ligne ne sont pas la panacée non plus. « Surtout ceux qui proposent une évaluation avec des questions à choix multiple, car la triche est plus facile », reconnaît Virginie Dupont. Ce que Laurie, étudiante en deuxième année de droit, a pu constater : « J’ai un groupe Snapchat avec ma promo et, à chaque fois à la fin de l’épreuve, je pouvais voir qu’ils s’étaient envoyé toutes les réponses. C’est injuste pour ceux qui bossent réellement. » Pour éviter cet écueil, des université­s privilégie­nt les travaux de réflexion, comme les dissertati­ons. «On évalue davantage les compétence­s que les savoirs, précise Marie-Cécile Daniel, maîtresse de conférence­s à Sorbonne université. Et on rappelle aux étudiants que, s’ils se font aider par un proche, ils ne seront pas au niveau l’an prochain. »

Enfin, certains craignent de ne pas être notés à leur juste valeur, comme Tristan : « Les résultats ne sont pas du tout représenta­tifs de notre niveau et de notre travail. J’ai eu des notes passables alors que je n’ai pratiqueme­nt jamais travaillé depuis septembre. ». Car, dans beaucoup d’université­s, les enseignant­s font preuve de clémence dans leur notation pour prendre en compte les difficulté­s de l’enseigneme­nt en ligne.

« Les résultats ne sont pas du tout représenta­tifs de notre niveau. »

Tristan, étudiant

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Les examens s’étalent jusqu’à fin janvier, en fonction des établissem­ents.

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