Ramer en mer, en rire sur scène
Spectacle De son été passé sur un kayak à collecter des déchets, Anaëlle Marot a tiré un seule en scène. Son objectif? Sensibiliser
Sur la scène du Théâtre de l’OEuvre, à Marseille, elle a eu le même sentiment de se jeter à l’eau. Sauf que cette fois, Anaëlle Marot n’était pas avec son kayak. Cette exploratrice dans l’âme a présenté pour la première fois son seule en scène, Tout sur ma mer, où elle raconte le périple de cet été dans le cadre du Projet Azur. Soit 1 000 km à vélo et en kayak en Méditerranée pour organiser, grâce à des associations de terrains, des séances de ramassages, qui ont permis de sortir 3,5 t de déchets de l’eau et des plages. Avec elle sur scène, on voit des oiseaux pleins de plastique, des mammifères marins obstrués et diverses « soupes de plastique ». On partage ses galères en kayak. Anaëlle Marot, 27 ans, joue son propre rôle, mais ne se contente pas d’anecdotes et partage aussi toutes les connaissances qu’elle a acquises, rappelant au passage que « 80 % des déchets de la mer viennent de la terre». Son idée reste avant tout de sensibiliser sur le sujet, sans culpabiliser le spectateur.
« Parler d’un sujet sérieux avec autodérision et humour. » Isabelle Sers, metteuse en scène
«Je veux surtout transmettre de l’énergie positive, explique-t-elle. Il y a tellement de solutions pour ramasser et recycler les déchets. Il faut juste qu’on se bouge. Chacun peut s’y mettre. » Voici en substance le message qu’elle délivre à son public.
Pour pouvoir se produire l’hiver dans les collèges, les lycées et les entreprises,
Anaëlle Marot a imaginé ce format de «conférence gesticulée». «Ce n’est pas comme du stand-up, avec une façon de parler et des rires toutes les trente secondes, explique la metteuse en scène, Isabelle Sers, qui a coécrit et codéveloppé ce spectacle. Le principe est de partir d’un sujet sérieux et de mélanger savoirs chauds [les situations vécues et les anecdotes] aux savoirs froids [les faits et les données scientifiques], avec autodérision et humour. Car en plus d’être aventurière, Anaëlle est bonne comédienne ! » « Le plus difficile, c’est d’apprendre le texte», sourit celle qui prend un plaisir manifeste à partager son aventure sur scène. Des dates sont déjà prévues dans les festivals Arles se livre (le 18 février) et Escales voyageuses (à Avignon, le 27 mars). Elle espère d’ailleurs en trouver d’autres dans des établissements scolaires ou des entreprises. Avant de repartir, cet été, pour une nouvelle aventure écologique, sur la Loire cette fois. Voilà qui devrait abreuver la suite de Tout sur ma mer.