Dans les cantines, le protocole sanitaire ne fait pas recette
Epidémie Des enfants déjeunent après 14 h
Manger uniquement avec les élèves de sa classe, désinfecter le mobilier entre chaque service, garder 1 m de distance entre chaque élève sur les tables… Dans les écoles trop exiguës et surpeuplées de Marseille, le moment du repas vire au casse-tête avec le nouveau protocole sanitaire. Au point de faire bondir le maire de Marseille, interpellé sur Twitter par une mère d’élève. « Vous avez 1 000 fois raison, ce protocole est ingérable, a écrit Benoît Payan dans un tweet, jeudi. […] Les enfants comme les personnels n’en peuvent plus.»
Depuis mi-janvier, le service s’éternise. «Hier, les enfants ont fini de manger à 15h15, presque à l’heure du goûter, donc, s’indigne Marie Ruggiu, déléguée syndicale CGT et responsable d’équipe à la cantine de l’école maternelle Canet Jean-Jaurès, dans le 14e arrondissement de Marseille. Ils ont faim. Pour moi, c’est de la maltraitance.» «Pour nos enfants, pour nos agents du service public, je le dis à Jean-Michel Blanquer : l’amateurisme, l’improvisation et le manque de concertation, ça suffit», s’agace le maire de Marseille. «Dès qu’on a eu connaissance de ce protocole, on a travaillé avec les services de la mairie, répond Vincent Stanek, directeur académique des Bouches-du-Rhône. Il reste aujourd’hui 30 écoles sur 470, soit 8,5 %, dans lequel le protocole n’est pas parfaitement rodé. Nous avons organisé des réunions de travail avec les services de la ville pour voir d’où viennent les problèmes.»
Suppression de l’entrée
L’application du précédent protocole pourrait être tolérée dans certaines écoles en tension dès ce lundi. Dans d’autres, un pique-nique pourrait être proposé aux élèves par roulement. Enfin, la suppression de l’entrée pour la totalité des élèves est également une piste envisagée afin de réduire le temps de service. Une option qui révolte l’opposition LR. Du côté des cantinières, les syndicats n’excluent pas de cesser le travail, alors qu’un préavis de grève a été déposé pour demain dans l’Education nationale.