Pas de répit dans la lutte contre les trafics
Stupéfiants En 2020, cent réseaux ont été démantelés dans les Bouches-du-Rhône
Le confinement n’a pas perturbé les trafics de stupéfiants à Marseille. « Il n’y a pas eu d’impact majeur sur le travail de ces réseaux », rapporte Frédérique Camilleri, la préfète de police des Bouches-du-Rhône, qui dressait vendredi le bilan 2020 de la délinquance. Ainsi, les chiffres des affaires de trafic mises au jour sur des opérations de voirie sont à peu près stables : 973 en 2020, contre 1 012 l’année précédente. Les investigations ont par ailleurs permis de démanteler 100 réseaux (contre 91 en 2019), et de saisir 2,3 t de cannabis, 365 kg de cocaïne et 3,63 millions d’euros. Quant aux règlements de comptes, ils ont causé 12 morts, soit deux de plus qu’en 2019. Pour l’année à venir, « l’objectif est de continuer à pilonner les réseaux de trafic de stupéfiants, martèle la préfète ». Cela signifie « des actions répétées, massives, avec l’engagement de moyens et le renfort de CRS ». « Nous allons nous attaquer aussi bien au vendeur, au guetteur, aux barricades, au consommateur, qu’à la tête du réseau, poursuit Frédérique Camilleri. Un travail est mené avec les bailleurs sociaux pour prévenir les dépôts sauvages d’encombrants et repérer les appartements vides qui peuvent servir de base de repli aux trafiquants quand on intervient. » La métropole est aussi sollicitée pour enlever les encombrants. « Je n’ignore pas la situation dans laquelle se trouvent un certain nombre d’écoles, ajoute la préfète. La réponse policière est nécessaire, mais elle doit aller de pair avec d’autres services, en termes d’aménagement et de sécurisation. »
«Aboutir à des condamnations»
Côté justice, la procureure de Marseille ne souhaite pas reprendre le terme « pilonner ». « C’est une action résolue, très déterminée, offensive », préfère dire Dominique Laurens, en mettant l’accent sur l’importance « d’enquêtes de qualité pour aboutir à des condamnations judiciaires ». Ou comment, avec tact, rappeler que la politique du chiffre n’est pas tout, et que la lutte contre le vice de procédure fait aussi partie de l’arsenal.