Emballages de raison
Déchets Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, réunit les acteurs de la filière ce lundi
Deliveroo, Uber Eats, Frichti... Les acteurs de la restauration livrée doivent s’engager, ce lundi, à expérimenter des solutions pour réduire l’impact environnemental de leurs paquets.
Vingt acteurs de la restauration livrée, comme Uber Eats, Deliveroo, FoodChéri ou Frichti, ont rendez-vous ce lundi au ministère de la Transition écologique. Réunis par la ministre Barbara Pompili, ils signeront une charte d’engagements volontaires pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et développer le réemploi. L’enjeu est de taille dans la bataille contre le plastique à usage unique. En 2019, en France, plus de 200 millions de repas ont été livrés par les acteurs du secteur de la restauration livrée.
La charte comprend dix engagements. Les signataires promettent de bannir les sacs plastique pour la livraison d’ici à 2023, de mettre fin à la livraison systématique de couverts et de sauces dès le 1er mars et, surtout, d’arriver à 50 % d’emballages livrés sans plastique à usage unique d’ici au 1er janvier 2022, et à 70 % d’ici au 1er janvier 2023. Autre engagement marquant : celui d’atteindre 100 % de contenants et emballages recyclables en 2022.
Solutions locales
Surtout, cette charte veut ouvrir la voie au développement du réemploi dans la restauration livrée. Autrement dit, l’utilisation d’emballages et de contenants réutilisables que l’entreprise récupérerait une fois vides ou que le consommateur aurait à charge de rapporter. Ils seraient ensuite lavés pour être remis dans le circuit. Parce qu’il contribue à réduire la production de déchets, le réemploi est à privilégier au recyclage, considèrent les ONG environnementales. La loi antigaspillage pour une économie circulaire, dont on fête le premier anniversaire, fixe des obligations en la matière à la restauration rapide. En revanche, il n’y a pas d’obligations similaires prévues pour les repas proposés en vente à emporter ou livrés à domicile.
Les signataires s’engagent donc à mener, dès cette année, des expérimentations de solutions locales en matière de réemploi. « Elles serviront à évaluer l’intérêt écologique et la viabilité économique de ces systèmes, indique Barbara Pompili à 20 Minutes. Ces acteurs ne seront pas laissés seuls. Un comité de suivi se réunira tous les deux mois pour faire un point sur ces tests. Ils pourront aussi profiter d’un accompagnement de l’Ademe [Agence de la transition écologique] et demander à mobiliser les crédits ouverts par le volet économie circulaire du plan France Relance.» Soit 500 millions d’euros, «dont environ la moitié, justement, est dévolue aux solutions de substitution au plastique à usage unique», rappelle la ministre.