Thiriez et ses mille et une facettes prêtes à briguer la fédé
L’ex-patron de la Ligue aux multiples visages rêve de prendre la tête de la FFF
A 68 ans, Frédéric Thiriez n’a pas trouvé le secret de l’immortalité, mais y travaille. «Le meilleur moyen d’allonger la vie est d’en avoir plusieurs en même temps », assure-t-il. Embrasser les multiples facettes du candidat à la présidence de la Fédération française de football (FFF) en quarante-cinq minutes d’entretien constitue un défi aussi ardu que de chiper le trône de Noël Le Graët. D’emblée, l’ex-patron de la Ligue apparaît sympathique, arrivant seul dans nos locaux, cherchant à se faire couler un café. Féru de théâtre et d’opéra, le candidat à la FFF a beau faire du football amateur son cheval de guerre, il n’en renie pas ses origines sociales. Passé par le lycée Stanislas et l’ENA, l’élève Thiriez a rendu un rapport, début 2020, répondant à la volonté d’Emmanuel Macron de réformer l’institution de cette grande école.
Dans le parcours de Frédéric Thiriez, notons que Noël Le Graët n’a pas toujours été un obstacle sur la route de cet avocat à la Cour de cassation. C’est lui qui le fait venir à ses côtés à la Ligue en 1995. La suite est connue. En 2002, dix ans après son entrée dans le monde du foot via la FFF, Thiriez est élu président de la Ligue de football professionnel (LFP), où il se distinguera en multipliant par presque trois les droits TV de la L1 et la L2. Mais il y a aussi des pierres noires dans le jardin de l’exboss de la LFP, et certaines pourraient lui coûter cher dans les urnes. Comme Luzenac, dont la montée en L2 avait été unanimement invalidée par le CA de la LFP, faute d’infrastructures adéquates pour accéder au monde professionnel. « C’est normal qu’on m’interroge là-dessus, assure Frédéric Thiriez. A la place des supporteurs et des joueurs, je serais écoeuré. Mais il ne faut pas être écoeuré contre la Ligue, mais contre les dirigeants de l’époque. »
Tout autre terrain où on n’attend pas forcément l’homme à la moustache, celui de l’expédition Fraternité. L’idée ? Envoyer une cordée de 11 licencié(e)s de foot de banlieue escalader le Kala Patthar, dans l’Himalaya, et, à terme, favoriser leur insertion professionnelle. Le choix du terrain n’est pas anodin. Alpiniste est un autre des mille visages de Thiriez : «J’ai gravi un bon paquet de sommets de 4 000 m, en Europe. Après quoi, je suis parti en Himalaya sur un 8000.»
La jeunesse, un de ses credos. «J’ai deux fils de 16 et 25 ans, leurs goûts ont changé, explique-t-il. Ils préfèrent jouer au foot à 5. Il faut que la Fédé arrête de le considérer comme un concurrent du foot à 11. Moi, j’adore. » Frédéric Thiriez en joueur de Five, encore une facette qu’on n’avait pas vue venir. A ce rythme-là, il finira immortel.
« J’ai gravi un bon paquet de sommets en Europe. » Frédéric Thiriez, candidat à la 3F