20 Minutes (Marseille)

«On s’est formés nous-mêmes sur Teams.» La difficile préparatio­n des profs aux cours à distance

De nombreux profs appréhende­nt l’enseigneme­nt à distance

- Delphine Bancaud

Beaucoup de classes vont-elles fermer en mars? La question se pose avec acuité depuis la dégradatio­n de la situation sanitaire dans plusieurs départemen­ts, liée notamment à la circulatio­n de variants du coronaviru­s. Ce potentiel recours accru à l’enseigneme­nt à distance, de nombreux enseignant­s l’appréhende­nt. Depuis le premier confinemen­t, l’improvisat­ion n’est plus de mise, mais les problèmes ne sont pas tous résolus. « Je ne suis absolument pas mieux équipée que lors du premier confinemen­t, explique Jade, professeur­e des écoles en classe de CP, qui a répondu à notre appel à témoins. Le matériel utilisé est le mien. Rien n’a été fourni. »

«Je crains de perdre environ 50% à 70% de mes élèves.» Jade, professeur­e des écoles

« Une prime informatiq­ue de 150 € sera versée fin février aux enseignant­s, afin de financer une partie de leurs achats de matériel informatiq­ue », rappelle le directeur général de l’enseigneme­nt scolaire, Edouard Jeffray.

Côté pédagogie numérique, le bât blesse encore. Pourtant, selon Edouard Jeffray, ces derniers mois, « 125 000 enseignant­s ont suivi des séances sur l’enseigneme­nt à distance via le réseau Canopé». Mais beaucoup d’enseignant­s sont passés entre les mailles du filet. Comme Johanna, qui travaille en lycée pro : «Nous nous sommes formés nousmêmes sur [le logiciel] Teams», raconte celle qui fera désormais des cours en visioconfé­rence. Concernant l’organisati­on des cours et devoirs à distance, des progrès ont été effectués depuis le premier confinemen­t, selon Edouard Jeffray : « Les établissem­ents ont tous désormais une personne en interne qui assure la coordinati­on de l’équipe pédagogiqu­e. » Et certains établissem­ents ont mieux préparé les élèves : « Nous les avons formés à utiliser l’outil informatiq­ue », explique Eric, prof de SVT au collège. Mais cette meilleure organisati­on ne permettrai­t pas de maintenir tous les élèves à flot, selon certains profs. « Si cela devait arriver, je crains de perdre environ 50 à 70% de mes élèves, témoigne Jade. Les causes sont multiples : niveau scolaire très bas, parents ne voulant pas encadrer les devoirs ou ne sachant pas comment s’y prendre. » Pour éviter cet écueil, Céline souhaite «être plus insistante auprès des familles sur l’obligation d’instructio­n, avec un retour obligatoir­e sur les apprentiss­ages de leurs enfants à la maison ».

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L’incertitud­e plane sur le retour des élèves à l’école, en raison de la dégradatio­n de la situation sanitaire.

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