De brouille et d’or
Alors que les cinés sont fermés et que les conditions de visionnage des films n’ont pas fait l’unanimité, certains membres de l’Académie confient à «20 Minutes» leur difficulté à voter.
« Ce qui me rend heureux, c’est que toute l’équipe soit nommée, a confié Emmanuel Mouret à 20 Minutes, quelques jours avant la cérémonie des César, qui se tient ce vendredi. Je travaille avec les mêmes collaborateurs depuis très longtemps. » Depuis Marseille, dans un quotidien pris entre vie de famille et préparatifs pour le tournage de son prochain film, le réalisateur a semblé se tenir loin de son statut de favori. Avec treize nominations pour Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, son dixième long-métrage, Emmanuel Mouret poursuit la belle histoire de ce film qui a déjà eu les honneurs du prix Lumières du meilleur film décerné par la presse internationale.
« Je n’ai jamais changé véritablement de sujet, j’ai continué d’enfoncer le même clou », sourit le réalisateur marseillais. Les titres de sa filmographie (Vénus et Fleur, Un baiser, s’il vous plaît !, L’Art d’aimer, Caprice…) composent une carte du tendre où l’amour, le désir et les sentiments tissent des situations et des histoires multiples. « Je suis beaucoup plus influencé par le cinéma que par la vie elle-même », confie le réalisateur. Il cite Pierre Richard, Jacques Tati, Buster Keaton ou encore Jerry Lewis, ses « superhéros » : « J’avais une grande facilité d’identification à ces personnages maladroits. Ce que j’ai compris plus tard, c’est qu’ils sont en fait très habiles. Ils tombent, mais toujours ils se relèvent, sans rancoeur. » Cette cinéphilie, et puis aussi la conviction que ce serait « intéressant d’inventer
« Je suis beaucoup plus influencé par le cinéma que par la vie elle-même. »
« [Emmanuel Mouret] est peutêtre le dernier des romantiques. » Frédéric Niedermayer, ami et producteur
des choses, de voyager», lui font dire à 13 ans qu’il ferait du cinéma. Après un bac scientifique au lycée Thiers, il « monte » à Paris suivre des études d’art dramatique. Puis réussit le concours de la Fémis, à l’âge de 24 ans. Il y rencontre Frédéric Niedermayer, alors lui aussi élève et qui est devenu depuis son producteur. «C’est peutêtre le dernier des romantiques, dit-il de son ami. Il a fait toutes les variations possibles et imaginables autour de l’amour tout en restant fidèle à lui-même. C’est beau les gens qui ne changent pas fondamentalement. »