Faut-il supprimer le grand oral du baccalauréat cette année ? Telle est la question...
Plusieurs syndicats demandent que cette nouvelle épreuve n’ait pas lieu, faute d’une préparation suffisante des lycéens
L’épreuve star de la réforme du bac verra-t-elle le jour en 2021 ? Cela ne semble plus si sûr, en raison de l’aggravation de la situation sanitaire liée au Covid-19. Plusieurs syndicats, à l’instar du Snes-FSU, de SE-Unsa ou du Snalc, demandent l’annulation du grand oral, prévu fin juin pour les candidats. « Il faut y renoncer pour redonner de la sérénité aux élèves et aux enseignants », suggère ainsi Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. Le sujet sera d’ailleurs abordé ce mardi lors d’une réunion entre le ministère et les organisations syndicales sur les mesures sanitaires dans l’Education nationale.
Pour l’heure, Jean-Michel Blanquer ne semble pas prêt à annuler cette épreuve emblématique de son nouveau bac. « La situation sanitaire devrait être normalement plus détendue en juin, a déclaré le ministre de l’Education récemment dans une interview au Parisien. Donc, logiquement, le bac de français pour les élèves de 1re, les épreuves de philosophie et le nouveau grand oral se tiendront dans les conditions normales du contrôle terminal. » Interrogé par 20 Minutes, son entourage précise que, « à ce stade, c’est toujours sa position ».
« Rupture d’égalité »
La donne a pourtant changé depuis samedi, avec le reconfinement régional annoncé par le gouvernement, qui a imposé aux lycées des 16 départements concernés de ne plus accepter en classe qu’un élève sur deux. « Le système de demi-classe va encore plus affecter la préparation des élèves, estime Sophie Vénétitay, la secrétaire générale adjointe du Snes-FSU. Sachant qu’elle était déjà difficile avant. Car, selon les textes, elle devait commencer dès la classe de 1re, ce qui a été impossible avec le premier confinement en 2020. »
Autre souci, selon Sophie Vénétitay : « La rupture d’égalité dans la préparation de cette épreuve. Car, dès novembre, certains lycées ont organisé des cours à distance pour une partie des élèves, alors que des lycées privés ont préféré maintenir les cours en présentiel à 100 % pour ne léser personne. » Reste à savoir si le ministre entendra ces arguments. Sophie Vénétitay n’en est pas certaine : « On sent bien que c’est le dernier totem du bac Blanquer, auquel le ministre s’accroche. »