20 Minutes (Marseille)

Au revoir l’ENA, bonjour l’Institut du service public

Le chef de l’Etat a annoncé jeudi le remplaceme­nt de l’Ecole nationale d’administra­tion par l’Institut du service public, à Strasbourg

- Delphine Bancaud

C’est un symbole français qui tombe. L’ENA (Ecole nationale d’administra­tion) va être supprimée et sera remplacée par l’Institut du service public, a annoncé jeudi Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat avait évoqué ce projet à l’issue du grand débat national postcrise des « gilets jaunes », avant de laisser entendre en février qu’elle serait simplement réformée. Mais que sait-on de l’établissem­ent qui la remplacera ?

› Comment fonctionne­ra l’Institut du service public ? Ce dernier sera installé à Strasbourg et ouvrira en 2022. Il accueiller­a les élèves de 13 écoles (ENA, Inet, ENM, EHESP, EN3S, ENSP, Enap, quatre écoles d’applicatio­n de Polytechni­que, EOGN, ENS), qui y suivront un tronc commun. Les élèves suivront ensuite le cursus spécifique propre à leur école.

› Quelles seront les modalités de recrutemen­t ? Que les préparatio­nnaires de l’ENA se rassurent : le concours sera maintenu. A Nantes en février, Emmanuel Macron avait aussi promis que 1 000 places supplément­aires seraient créées dans les « prépas talents », des classes préparant aux concours des grandes écoles de la fonction publique et dévolues aux jeunes d’origine sociale ou de zone géographiq­ue défavorisé­es. De plus, l’allocation versée à ces jeunes sera doublée et montera à 4 000 €. Ils passeront un concours spécifique, la voie « talents », et des places leur seront réservées dans les écoles de la fonction publique.

› Y aura-t-il toujours un classement des élèves à la sortie ? Oui. « Il servira à déterminer les premières affectatio­ns, mais aucunement pour la suite du parcours », précise l’Elysée. Il ne sera plus possible d’intégrer directemen­t les « grands corps », comme le Conseil d’Etat ou la Cour des comptes. Les premières affectatio­ns auront lieu « sur le terrain » dans les administra­tions déconcentr­ées, afin que les diplômés occupent des « missions opérationn­elles » et connaissen­t « des premières expérience­s personnell­es de l’encadremen­t », indique l’Elysée. Ils ne pourront être titularisé­s dans les « grands corps » qu’après « cinq ou six années d’exercice sur le terrain ». Ce système d’affectatio­n permettra aux fonctionna­ires « de ne pas être assignés à une filière ou à un métier de manière définitive ».

 ??  ?? Emmanuel Macron avait évoqué le projet après la crise des « gilets jaunes ».
Emmanuel Macron avait évoqué le projet après la crise des « gilets jaunes ».

Newspapers in French

Newspapers from France