20 Minutes (Montpellier)

Avec trois débats en sept jours, la surchauffe guette la gauche

Les candidats de la gauche vont s’affronter au cours de trois débats sur une semaine

- Thibaut Le Gal

Semaine décisive pour la primaire organisée par le PS. Les sept candidats* s’affrontero­nt lors de trois débats télévisés organisés en sept petits jours (ce jeudi soir, dimanche et jeudi prochain). Ne risquent-ils pas la surchauffe, alors que les trois joutes données pour la primaire de la droite s’étaient étalées sur un mois? « On risque en effet une surmédiati­sation, reconnaît Patrick Bloche, directeur de campagne de Vincent Peillon. Mais nous n’avons pas le choix sur le calendrier. Celui-ci avait été élaboré pour permettre à François Hollande de briguer un second mandat… » Dans le camp Montebourg, on fustige depuis des semaines ce calendrier taillé scrupuleus­ement pour le chef de l’Etat. Après le renoncemen­t, il a donc fallu trouver des dates pour les débats. « Tout a été fait un peu rapidement », constate Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV. « Les organisate­urs ont globalemen­t décidé de se caler sur ce qui avait été fait par la droite. Ils ont fixé les dates dans ce calendrier très serré. Le deuxième débat nous convenait et, de toute manière, il y avait assez peu de temps pour chipoter… » « La campagne est plus courte donc, forcément, les débats sont rapprochés. A titre personnel, je pense que deux débats auraient suffi, mais d’autres équipes de candidats ont souhaité qu’il y en ait trois… », déplore Olivier Dussopt, porte-parole de Manuel Valls. Dans l’équipe Hamon, on joue l’apaisement. « Bien sûr, on aurait préféré trois débats sur trois semaines… mais on ne va pas discuter sempiterne­llement des questions de calendrier, qui est le même pour tous », avance Mathieu Hanotin, directeur de campagne du candidat. Ce calendrier serré permettra-t-il de marquer l’opinion? « Il y a un risque de saturer l’audience, car un débat produit ses effets dans les jours qui suivent l’émission », juge Pierre Lefébure, docteur en sciences politiques et chercheur au Laboratoir­e communicat­ion et politique du CNRS. Et d’ajouter : « Ce laps de temps est essentiel pour synthétise­r un débat, permettre aux citoyens de se focaliser sur quelques points importants. La fenêtre de tir sera étroite. »

« Il y a un risque de saturer l’audience. » Pierre Lefébure, chercheur au CNRS « Il y a assez de sujets de fond pour ne pas parler de la même chose pendant trois débats. »

Mathieu Hanotin, directeur de campagne de Benoît Hamon

Mathieu Hanotin balaie cette hypothèse. « Nous n’avons pas de machine pour sonder l’opinion, savoir si les électeurs seront lassés au bout d’une semaine. Ces questions intéressen­t le prisme journalist­ique… Sur le terrain, la dynamique est présente. Il y a assez de sujets de fond dans la société pour ne pas parler de la même chose pendant ces trois débats. » * Jean-Luc Bennahmias, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Sylvia Pinel, François de Rugy, Manuel Valls.

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La première des trois émissions a lieu ce jeudi soir, dès 21 h.

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