Le don d’ovocytes lui a permis d’avoir un enfant
« 3 ans et 9 mois » raconte son combat pour avoir un bébé par don d’ovocytes
Dans un récit sincère et drôle, 3 ans et 9 mois, Audrey Keysers raconte sa longue lutte pour avoir un bébé. Après shoots d’hormones, PMA (procréation médicalement assistée), FIV (fécondation in vitro) et don d’ovocytes, cette quadragénaire a fini par accoucher de Rose. Comme un couple sur six en France, son compagnon et elleont été confrontés à l’infertilité.
Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours de PMA ?
A 36 ans, je me sentais jeune et fertile. J’ai été très surprise par l’approche sans ménagement du médecin, qui m’a déclarée totalement infertile… et qui nous a conseillé l’adoption. Si l’adoption était facile en France, ça se saurait! Finalement, nous nous sommes tournés vers un hôpital public à Bruxelles. J’ai été impressionnée par les médecins disponibles, à l’écoute et délicats. C’est précieux dans des moments de souffrance. L’autre différence, c’est qu’il y a obligation de voir un psychologue. Cela m’a libérée, déculpabilisée. Après l’échec d’une FIV, nous nous sommes inscrits sur la liste d’attente pour un don d’ovocytes. En France, on risquait d’attendre entre trois et quatre ans, en Belgique entre six mois et un an. La différence est énorme, surtout quand vous approchez des 40 ans. J’ai eu accès plus rapidement à un don d’ovocytes dans une clinique en Espagne et je suis tombée enceinte tout de suite.
Comment faciliter le don d’ovocytes ?
Il faut sensibiliser le grand public via des campagnes d’envergure. Et créer une journée de la fertilité. Cela permettrait de passer un message positif et d’informer les femmes sur la baisse de la fertilité à partir d’un certain âge. Il faut aussi valoriser les donneuses. Ce n’est pas comme donner son sang, ça prend du temps, ça fatigue. J’ai conscience des effets secondaires, étant donné que je les ai vécus! On pourrait accompagner ce don, gratuit, d’une reconnaissance institutionnelle par des jours de congé en plus, un allégement fiscal… Mais surtout, c’est choquant qu’en France, les femmes doivent demander l’autorisation de leur conjoint pour donner leurs ovocytes.
Votre message aux couples qui traversent cette épreuve ?
Poursuivre les traitements et rester positif. Le psychologique est très important dans une PMA. Ne pas hésiter à changer de médecin, si on a l’impression de ne pas être entendu. Et envisager le don d’ovocytes avec sérénité. * 3 ans et 9 mois, Max Milo Editions, 18 €.