20 Minutes (Montpellier)

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LITTÉRATUR­E « 20 Minutes » lance une plateforme contributi­ve dédiée aux romans

- Laurent Bainier

Publie-t-on assez de livres en France ? Ne passe-t-on pas à côté du nouveau John Kennedy Toole, auteur de la géniale Conjuratio­n des imbéciles qui s’est donné la mort sept ans avant que son manuscrit ne soit accepté ? Ne néglige-t-on pas, compte tenu du cours du feuillet dans certaines revues de qualité, un levier de croissance déterminan­t pour notre pays ? Selon une légende tenace, 1,4 million de textes non publiés dormiraien­t dans les tiroirs de nos compatriot­es. Le chiffre est extrapolé d’une étude de septembre 2009 – la dernière en date sur le sujet, assure Opinionway, auteur du sondage – qui rapportait que 3% des Français avaient déjà écrit un livre. Ce chiffre est à mettre en regard des 10000 parutions de livres de fiction chaque année, édition et réédition confondues. Ça en fait du papier, mais il n’en faut pas moins pour satisfaire l’appétit des Français. Car, contrairem­ent aux idées reçues, les Français lisent toujours. Selon un sondage BVA/ presse régionale, ils dévoreraie­nt 14 livres par an. Chez les moins de 19 ans, le chiffre s’élèverait même à 24 (étude Ifop), en comptant les lectures prescrites par l’Education nationale. Alors pourquoi n’édite-t-on pas plus ? « Les structures d’édition sont à leur maximum aujourd’hui », nous bâche Pierre Dutilleul, directeur général du Syndicat national de l’édition.

Une explosion des manuscrits

Illustrati­on chez Finitude, l’éditeur d’En attendant Bojangles, d’Olivier Bourdeaut : 277900 exemplaire­s vendus en 2016. « Avant Bojangles, nous recevions 1000 manuscrits par an. Depuis, c’est 4 000 à 5 000, explique Emmanuelle Boizet, la cofondatri­ce de la maison d’édition. Et nous n’éditerons qu’un seul nouvel auteur cette année. » Mais les maisons d’édition ne sont pas les seules à saturer. Les librairies, aussi. « La surface des points de vente ne grandit pas, confirme Pierre Dutilleul. Si on ajoutait des sorties, le système exploserai­t. » Ou se dématérial­iserait. La faute aussi aux médias qui n’ont pas souvent les moyens de jouer leur rôle de dénicheur. Et je me cite : « Quand un auteur vous envoie un livre sur lequel il a passé un an ou deux, qu’il voudrait juste que vous y jetiez un oeil, que vous lui répondez “oui, bien sûr” avec un sourire compatissa­nt et que vous le posez sur la pile de 74 bouquins à lire d’ici à la semaine dernière, vous n’êtes pas très fier de vous. » C’est pourquoi nous avons besoin de vous, nos lecteurs, et vous invitons à vous lancer dans la chronique littéraire. Ensemble, nous décongesti­onnerons le secteur et relanceron­s l’économie française grâce à l’édition. Rien que ça.

« Les structures de l’édition sont à leur maximum aujourd’hui. »

Pierre Dutilleul

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Le bureau de notre rédacteur, encombré de livres, évoque le choix difficile des amateurs de romans. En bas, notre plateforme contributi­ve.
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