Lamerat, le retour du croisé
Pour l’instant, ce n’est pas son Tournoi. Malgré deux matchs intéressants, Rémi Lamerat (27 ans) reste l’homme qui a oublié d’offrir un essai tout fait à Nakaitaci contre l’Angleterre et qui a laissé échapper le ballon au moment d’aplatir face à l’Ecosse. Malgré tout, Guy Novès compte beaucoup sur le Clermontois, enfin apte à exprimer son potentiel. Il sera l’un des fers de lance de l’attaque française samedi à Dublin (17 h 50).
Une nutrition mieux adaptée
Grand espoir du rugby français, Lamerat représentait l’avenir du Stade Toulousain quand démarrait en pro, en 2009, sous les ordres de l’actuel sélectionneur de Bleus. Mais les blessures ont longtemps gâché sa vie. « Elles ont freiné son évolution », assure Guy Novès. Malgré deux ruptures des ligaments croisés au genou droit en 2011, Lamerat a fini par exploser. Depuis, son potentiel semble enfin s’exprimer à plein. Parce qu’il a su tirer les leçons de ses malheurs. « Ces deux gros pépins m’ont fait grandir. J’ai beaucoup changé depuis », disait-il en 2014. « Quand on travaille avec lui, on a cet historique en tête, raconte Mourad Abed, préparateur physique de Castres, qui s’est occupé du centre la saison dernière. Ce qui m’a frappé quand je l’ai découvert, c’est qu’avant les matchs, il s’échauffe quasiment quarante minutes dans le vestiaire, seul. Il en a besoin, et ça le rassure aussi. » Pas question de parler de traumatisme non plus. Rémi Lamerat a appris à mieux se préparer. « Maintenant, il se connaît, reprend Mourad Abed. Il sait jongler avec les charges d’entraînement, il sait gérer sa nutrition, ce qui avait parfois été compliqué pour lui. » Aujourd’hui installé en Bleu, Lamerat a pris le bon wagon. « La maturité aidant, il est en train d’atteindre un niveau proche de celui des meilleurs, affirme Novès. Ce sont seulement des petits détails qui l’empêchent pour l’instant de devenir un grand joueur. » Comme faire la bonne passe au bon moment près de la ligne, par exemple?