L’émoi et l’énigme
Six ans après l’affaire Dupont de Ligonnès, une nouvelle disparition inquiétante frappe la région nantaise. A Orvault, le couple Troadec et ses deux enfants n’ont pas donné de signes de vie depuis le 16 février.
Une petite rue extrêmement calme dans un quartier pavillonnaire, à une vingtaine de minutes du centre-ville de Nantes (Paysde-la-Loire). Plutôt spacieuses et bien entretenues, les maisons disposent presque toutes d’un jardinet et d’un portail les séparant du trottoir. C’est dans ce décor anodin, au n° 24 de la rue d’Auteuil, à Orvault, que le couple Troadec et ses deux enfants vivaient depuis une dizaine d’années. Avant de disparaître mystérieusement. Et de laisser, derrière des volets restés entrouverts, des traces de sang et des indices suffisamment suspects pour inciter la justice à ouvrir une enquête pour homicides volontaires, enlèvements et séquestrations. Dans le voisinage, c’est la stupéfaction. « Honnêtement, je n’avais même pas remarqué leur absence. J’ai vu que leurs voitures avaient été enlevées par la police, mais c’est tout. On se croisait à peine », confie un voisin proche. « On n’en revient pas, complète un couple de retraités. On ne se connaissait pas. Espérons qu’il ne leur soit pas arrivé malheur. » La famille Troadec semblait cultiver la discrétion. « Ma fille connaît un peu les enfants. Mais je ne reconnaîtrais même pas les parents dans la rue », confirme du bout des lèvres une quinquagénaire, qui vit un peu plus loin.
« Ça fait froid dans le dos »
« On ne sait rien », coupe un homme fâché de voir le quartier faire l’actualité et « attirer déjà les badauds ». Les similitudes avec la famille Dupont de Ligonnès sont frappantes. « Forcément, ça rappelle cette histoire. C’était à Nantes aussi. On se le dit tous. Ça fait froid dans le dos », commente Christelle, à la sortie de la boulangerie la plus proche. « Sauf qu’on n’a encore retrouvé aucun corps. Ce n’est peutêtre pas ce qu’on croit », espère-t-elle. Agnès Dupont de Ligonnès et ses quatre enfants ont été retrouvés assassinés il y a près de six ans. Leur maison se trouvait à 4 km de celle de la famille Troadec.