Le Royal occupé se presse à la cour
JUSTICE L’audience en appel des occupants de l’ex-cinéma contre les propriétaires s’est tenue mardi
Il y avait foule mardi matin devant les grilles du palais de justice de Montpellier. Au son des tambours et des clarinettes, quelque 200 personnes se sont réunies pour soutenir la cause du « Royal occupé », ancien cinéma de la rue Boussairolles, squatté depuis juin par des « étudiants précaires » et des « travailleurs pauvres ». En août, la justice avait tranché en faveur des squatteurs, rejetant l’expulsion exigée par les propriétaires de l’ex-cinéma. En appel, mardi, deux droits se sont affrontés : le droit à la propriété et le droit au logement (lire encadré). La décision de la cour sera rendue le 30 mars.
« Tout est gratuit »
Le bâtiment, voué à être transformé en logements, est devenu mois après mois un lieu de culture « alternative » prisé dans le centre-ville. Des concerts, des spectacles et des conférences y ont lieu. Me Philippe Maria, avocat des propriétaires, évoque une « exploitation » des lieux, donnant lieu à des « transactions financières ». « On est parti d’un droit au logement pour développer une véritable exploitation », notet-il, assurant que des sommes d’argent transitent à l’intérieur du cinéma. Faux, assure Me Florence Rosé, avocate d’un squatteur. « Tout est gratuit », note-t-elle. Quant aux « dégradations » évoquées par les plaignants (façades dégradées, sièges entassées), la défense des militants du Royal occupé souligne, au contraire, que tout a été nettoyé. « On a découvert un lieu […] détérioré par des fuites, on a fait un travail […] pour remettre tout en état », expliquait un militant, lundi. « Les lieux sont tenus et sécurisés, du fait du déroulement [d’événements] », reprend Me Rosé. Pour les plaignants, il existe pourtant un problème de sécurité autour du squat. Des plaintes de voisins, relayées par la presse, mais aussi le viol, survenu il y a quelques semaines dans l’ancien cinéma, accréditeraient cette thèse, a expliqué Me Maria. Là encore, la défense rejette ces accusations. « Ils ont pris la mesure des choses, en collaborant avec les policiers, en fermant le lieu, en accompagnant la victime », confie Me Rosé, au sujet du viol.