20 Minutes (Montpellier)

Le Royal occupé se presse à la cour

JUSTICE L’audience en appel des occupants de l’ex-cinéma contre les propriétai­res s’est tenue mardi

- Nicolas Bonzom

Il y avait foule mardi matin devant les grilles du palais de justice de Montpellie­r. Au son des tambours et des clarinette­s, quelque 200 personnes se sont réunies pour soutenir la cause du « Royal occupé », ancien cinéma de la rue Boussairol­les, squatté depuis juin par des « étudiants précaires » et des « travailleu­rs pauvres ». En août, la justice avait tranché en faveur des squatteurs, rejetant l’expulsion exigée par les propriétai­res de l’ex-cinéma. En appel, mardi, deux droits se sont affrontés : le droit à la propriété et le droit au logement (lire encadré). La décision de la cour sera rendue le 30 mars.

« Tout est gratuit »

Le bâtiment, voué à être transformé en logements, est devenu mois après mois un lieu de culture « alternativ­e » prisé dans le centre-ville. Des concerts, des spectacles et des conférence­s y ont lieu. Me Philippe Maria, avocat des propriétai­res, évoque une « exploitati­on » des lieux, donnant lieu à des « transactio­ns financière­s ». « On est parti d’un droit au logement pour développer une véritable exploitati­on », notet-il, assurant que des sommes d’argent transitent à l’intérieur du cinéma. Faux, assure Me Florence Rosé, avocate d’un squatteur. « Tout est gratuit », note-t-elle. Quant aux « dégradatio­ns » évoquées par les plaignants (façades dégradées, sièges entassées), la défense des militants du Royal occupé souligne, au contraire, que tout a été nettoyé. « On a découvert un lieu […] détérioré par des fuites, on a fait un travail […] pour remettre tout en état », expliquait un militant, lundi. « Les lieux sont tenus et sécurisés, du fait du déroulemen­t [d’événements] », reprend Me Rosé. Pour les plaignants, il existe pourtant un problème de sécurité autour du squat. Des plaintes de voisins, relayées par la presse, mais aussi le viol, survenu il y a quelques semaines dans l’ancien cinéma, accréditer­aient cette thèse, a expliqué Me Maria. Là encore, la défense rejette ces accusation­s. « Ils ont pris la mesure des choses, en collaboran­t avec les policiers, en fermant le lieu, en accompagna­nt la victime », confie Me Rosé, au sujet du viol.

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Plus de 200 personnes ont manifesté sous les colonnes du palais de justice.

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