Le candidat Fillon a-t-il un traitement différent de celui des autres justiciables ?
La conférence de presse des soutiens héraultais de François Fillon, prévue depuis plus d’une semaine, à Montpellier, a revêtu un caractère tout particulier mercredi. Face à l’affaire qui plombe, depuis des semaines, la campagne de leur candidat, les lieutenants fillonistes n’ont eu que peu d’espace pour parler du « projet », qui, selon eux, est le « seul à pouvoir répondre aux défis de notre pays ». Quelques heures après l’officialisation de la convocation de François Fillon en vue d’une mise en examen le 15 mars, les soutiens ont expliqué pourquoi il fallait aller « jusqu’au bout ».
Des « encouragements »
« C’est dans les moments difficiles que l’on voit ceux qui ont une armure nécessaire, a lancé Stéphan Rossignol (LR), maire de La Grande-Motte, qui a soutenu l’ex-Premier ministre pendant la primaire. François Fillon résiste parce qu’il n’y a pas de "plan B", et parce qu’il est accusé d’une manière outrancière. Jamais un candidat n’a fait l’objet d’autant de lynchage. » Pour le président du Pays de l’Or, François Fillon doit se maintenir, qu’il soit mis en examen ou pas. Même si le candidat avait dit l’inverse, le 26 janvier dernier, sur TF1. « Le contexte est différent ! » reprend Stéphan Rossignol, qui évoque « une chasse à l’homme ».
Adeline Bonamy, qui s’occupe dans le département de la campagne de Fillon du côté de la « société civile », promet que les récents bouleversements dans l’affaire Pénélope n’entachent en rien son travail au quotidien. « Sur un millier de personnes dans ma base, nous n’avons eu qu’un seul retour négatif. Et encore, je pense qu’il reviendra. Sur le terrain, nous avons parfois des réactions dures. Mais elles viennent d’électeurs de gauche. Sinon, ce sont plutôt des encouragements. » Au centre, le président UDI du département, Joseph Francis, ancien soutien d’Alain Juppé, assure de sa confiance dans la candidature de François Fillon, déplorant la « meute » qui l’attaque. Son parti suspend son soutien au candidat ? « Suspendre ne veut pas dire arrêter », note le candidat aux législatives qui a appris la nouvelle en direct, mercredi.