Les parents toujours mobilisés pour plus de mixité sociale
Les Etats généraux de l’éducation dans les quartiers populaires s’ouvrent ce vendredi
C’était il y a tout juste deux ans : des mères du quartier PetitBard se mobilisaient pour plus de mixité sociale dans les écoles de ce quartier populaire, en bloquant quatre établissements. Deux ans après, alors que s’ouvrent les Etats généraux de l’éducation dans les quartiers populaires (lire encadré), leur combat a-t-il porté ses fruits ?
« Il y a urgence »
« Oui, les mentalités ont bougé. Il y a eu une reconnaissance institutionnelle de ce que voulaient les parents du Petit-Bard, note Fatima, une mère qui s’est mobilisée il y a deux ans. Mais la mixité sociale n’évolue pas si vite. Il faudra que soit menée une politique volontariste. » Parmi leurs raisons d’espérer, la métamorphose du collège montpelliérain Las Cazes, devenu Simone-Veil : l’établissement, surnommé « le collège des Marocains » pour son manque de mixité sociale, a entamé une mutation, en créant des classes internationales ou en distribuant des tablettes numériques aux enfants. L’objectif est de devenir attractif aux yeux des parents, qui sont nombreux à vouloir échapper à une inscription à l’ex-Las Cazes. Un seul collège, souligne Fatima, « ce n’est pas suffisant ». « Et Rimbaud? Les Garrigues ? Et les écoles ? Nous souhaitons cette prise de conscience pour tous les établissements du pays, dit-elle. Le vivre-ensemble s’apprend à l’école, dès la maternelle. » Pour Fana, membre du collectif des parents du Petit-Bard, l’éducation et la mixité sociale dans les quartiers populaires sont « absents des débats de l’élection présidentielle ». « Il y a urgence sociale, reprend-elle. Nos enfants subissent de plein fouet cette ségrégation, et nous ne voulons pas qu’une nouvelle génération soit sacrifiée. »