20 Minutes (Montpellier)

Les comptes de Kerviel saisis

- Vincent Vantighem

« Inconsciem­ment, je pensais que la Société générale ne le ferait pas… »,

soupire Jérôme Kerviel. Selon nos informatio­ns, les comptes bancaires de l’ex-trader ont été saisis, en janvier, afin de permettre à la banque de recouvrer le million d’euros de dommages et intérêts que la cour d’appel de Versailles (Yvelines) lui a accordé en septembre. « Ils ont pris entre 3 et 4 000 € et m’ont laissé l’équivalent d’un RSA [536,78 €]. Cela devient très compliqué de survivre », précise celui qui est hébergé par un ami depuis octobre. La Société générale a également fait saisir les fonds que son éditeur devait lui verser en règlement de l’écriture de son livre J’aurais pu passer à côté de ma vie (Presses de la Renaissanc­e). « Ils veulent juste m’asphyxier jusqu’à la fin de mes jours », pense-t-il. Contactée par 20 Minutes, la banque réfute, pourtant, toute vengeance personnell­e à l’encontre de son ex-employé. Elle « récupère sa créance comme elle le ferait à l’encontre de tout débiteur », explique-t-elle, tout en assurant que cette dernière « ne représente qu’une partie infime du préjudice subi ». Pendant des années, la banque lui a en effet réclamé 4,9 milliards d’euros. Bien que passée à un million, la facture reste trop salée pour Jérôme Kerviel, d’autant que des intérêts de 4,16 % ont commencé à courir. Il ne consent pas à lancer une souscripti­on publique et ne parvient pas à chercher du travail pour l’instant, préférant se consacrer au combat judiciaire qu’il poursuit dans le cadre d’une procédure en révision. « Cette saisie m’empêche de reconstrui­re une vie normale », justifie-t-il.

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Jérôme Kerviel, en octobre 2016.

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