Manger à la sauce collaborative
Dix millions de tonnes. C’est la quantité d’aliments jetés chaque année en France, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « Grâce aux technologies, il est possible d’avoir un réel impact sur le gaspillage alimentaire aujourd’hui », explique Lucie Basch, jeune fondatrice de l’application (iOS et Android) Too Good To Go. Le principe : permettre aux commerçants de revendre, à prix réduit, leurs invendus du jour.
50 à 80 % moins cher
Lancée il y a près d’un an, Too Good To Go compte 800 commerces partenaires (boulangeries, restaurants, traiteurs, etc.). 250 000 personnes utilisent l’application dans 18 grandes villes françaises. La jeune pousse a également pris son envol à l’étranger avec des équipes en Suisse, en Allemagne, au Danemark, en Norvège, en Angleterre, et plus récemment du côté de l'Australie. Les commerçants indiquent, via l'application, le nombre de paniers surprise qu’ils proposent, et les acheteurs passent commande. Ils récupèrent alors l’invendu à une heure fixée par le commerçant, et bénéficient d’une réduction de 50 à 80 % par rapport au prix de base. « On parle des associations qui regrettent le gaspillage alimentaire, mais on n’évoque jamais tous les commerçants qui ont vraiment mal au coeur de jeter », développe Lucie Basch. Si les restaurateurs confirment tous le sentiment de la fondatrice, Too Good To Go a encore du travail pour éviter que les commerçants pratiquent un anti-gaspillage de façade. Depuis trois mois, un restaurateur parisien vend des plats à 4 € au lieu de 10. « Ça nous fait un coup de pub. Les gens reviennent en famille », explique un salarié du restaurant, alors que la rédaction teste l’application. Le pari est plutôt réussi côté qualitatif, mais le dispositif montre ici ses limites. « En général, on a des invendus, mais si jamais ce n’est pas le cas, on prépare d’autres plats pour les gens qui ont réservé sur Too Good To Go », ajoute le salarié. Le lendemain, on tente notre chance dans un hôtel pour un petit-déjeuner tardif. On repart, entre autres, avec des fruits loin d’être mûrs et… une bouteille d’eau. On a vu pire, dans le genre périssable. Mais laissons au projet le temps de mûrir. Retrouvez tous les articles en version longue sur www.20minutes.fr/magazine/economiecollaborative