Picamoles fait entrer le MHR dans une nouvelle ère
Louis Picamoles a signé pour trois ans avec le MHR, signant le premier transfert de l’histoire
Huit ans après avoir quitté Montpellier, Louis Picamoles est de retour dans son club formateur. Celui qui est considéré comme le meilleur numéro huit du monde, s’est engagé pour trois saisons avec le MHR. Un retour, en forme de grande première : l’international aux 62 sélections est le premier vrai transfert de l’histoire du rugby professionnel. Souvent citée en référence, l’arrivée en 2010 de Benjamin Fall (aujourd’hui Montpelliérain) de Bayonne au Racing 92 pour 506 000 € n’avait pas fait l’objet de négociations : les Franciliens s’étaient acquittés de la clause de départ, inscrite dans le contrat. « Avec Louis, il s’agit à ma connaissance de la première négociation de gré à gré entre deux clubs », précise Miguel Fernandez, l’agent mandaté par le MHR pour mener les négociations avec Northampton. « Un seul texte de loi régit tous les sports. Mais les us et coutumes du rugby sont différents des pratiques dans le milieu du football », reprend l’agent des stars du Top 14, proche de Picamoles depuis douze ans. « Dans neuf cas sur dix, ce sont les clubs qui souhaitent se séparer d’un joueur avant la fin de son contrat. L’indemnisation pour l’acheteur s’élève à 80 % des salaires restant dus. »
« Le rugby n’est pas le foot »
Selon les indiscrétions anglaises, le transfert de Picamoles s’élèverait à un million d’euros. Le joueur explique « ne pas avoir souhaité être associé aux discussions de ce transfert ». Même si son nouveau salaire « assurera, dans le futur, la stabilité financière de sa famille », précisent les Saints. La Fédération s’est également investie dans ce retour. Picamoles bénéficiera de la convention signée entre FFR et la LNR, censée accroître la compétitivité du XV de France : 30 internationaux seront mis 120 jours par an à disposition des Bleus.
En ouvrant le rugby à l’ère des transferts, Mohed Altrad, président du MHR, a-t-il ouvert la boîte de Pandore de la surenchère ? Miguel Fernandez en doute. « On pourrait assister à d’autres transferts dans le futur, mais cela restera exceptionnel, précise-t-il. L’économie du rugby n’a rien à voir avec celle du foot, elle est limitée à la France et le Royaume Uni. Quel qu’en soit le montant, un transfert serait très impactant pour un club dont le budget moyen en Top 14 s’élève à 20 millions d’euros. » On reste effectivement bien loin du football…