Sur M6, « Nimbao » met en boîte l’humanitaire
Si on vous dit « humanitaire, camp de réfugiés et ONG », vous pensez forcément à « larmes, misère et pauvreté »? Eh bien, M6, elle, pense à « Bienvenue à Nimbao », une nouvelle fiction dont le premier épisode est diffusé ce mardi. Cette « comédie familiale populaire de qualité » a vocation à être déclinée en série si les téléspectateurs s’attachent à ses quatre héros. Humour, fiction, été… La chaîne n’aurait-elle pas une petite idée derrière la tête ? Comme celle de faire de l’ombre « Camping Paradis », le téléfilm star de TF1 ? Si le concept du camping se prête volontiers au farniente, au rosé et à la rigolade, c’est quand même loin d’être le cas dans un camp de réfugiés climatiques. Mais c’est pourtant bien sur un tel site que M6 a décidé d’installer les tentes de sa fiction. A « Nimbao », plus précisément, une localité fictive en Afrique. « Un contexte très singulier et original, explique le réalisateur Philippe Lefebvre, où se retrouvent des gens un peu blessés, abîmés. Le fait que ça ne se soit jamais fait m’a intrigué. » Le pitch intriguera-t-il pour autant les télespectateurs ? Daniel le logisticien (Bruno Salomone), Babeth la médecin (Helena Noguerra) et Emilie la stagiaire (Nadia Roz) sont aux commandes du camp de réfugiés et profitent de la vie quand Fabrice (Loup-Denis Elion) débarque du siège parisien pour remonter les bretelles des trois zigotos.
Touchy et déglingue
« Ils sont venus pour sauver des vies, ils sont restés pour l’ambiance… », « Les réfugiés, ça rend dépressif! » Le pilote du feuilleton multiplie les punchlines. Mais est-il possible de ne pas tomber dans la caricature et le cliché, voire le mauvais goût? D’autant plus que le téléfilm mixe différentes intrigues, autour d’un dictateur africain corrompu et d’un bureaucrate chefaillon, à des années-lumière de la réalité du terrain. « Je trouve qu’envoyer en Afrique un Noir qui n’y connaît absolument rien et qui est le moins à l’aise dans cet endroit, c’est une bonne idée et c’est ce qui permet d’éviter tous clichés et toutes critiques, avance Loup-Denis Elion. Tout le monde en prend pour son grade, il n’y a pas de personnage tout blanc ou tout noir. » Un pari nettement plus risqué qu’une simple histoire de mobilshomes et de lancer de tongs. Un chouia plus touchy que « Camping Paradis » et carrément plus déglingue, « Bienvenue à Nimbao » pourrait trouver sa place parmi les « comédies familiales populaires de qualité » que nous réserve parfois la période estivale. De là à faire de l’ombre à Laurent Ournac et ses campeurs, le défi reste de taille.