Les ragondins en eaux troubles à Port-Marianne
Les rongeurs ont trouvé refuge depuis des mois sur le bassin Jacques-Coeur
APort-Marianne, les canards et les cygnes du bassin JacquesCoeur ont de nouveaux colocataires : depuis des mois, des ragondins ont élu domicile dans ce quartier chic, à quelques mètres des terrasses. De petits êtres moustachus qui ont quitté le Lez, attirés par la nourriture lancée par les passants. « Je les trouve super mignons ! » s’exclame une jeune femme, qui s’approche un peu des berges pour photographier les bébés ragondins qui viennent de naître.
Pas farouches
« On a une biodiversité exceptionnelle dans ce bassin, se réjouit un habitant du quartier. C’est un régal, chaque matin, de venir se balader ici. » Un « petit coin de paradis », souligne une voisine. « Ils sont inoffensifs. On aime s’asseoir sur un banc, pour les regarder vivre », confie-t-elle. Mais, pour d’autres riverains, l’invasion du bassin par ces dizaines de rongeurs herbivores n’est pas ce qui est arrivé de mieux à ce quartier de Montpellier. « Ils trimballent des maladies, reprend Stéphane, qui habite à Port-Marianne. Quand je vois ces gamins, qui essaient de les caresser… Car ils sont très loin d’être farouches ces ragondins ! » « Et ils se reproduisent à une vitesse folle », explique un retraité. La prolifération de ces mammifères, considérés comme nuisibles, est suivie de très près par Patrick Berger, le directeur du service paysage et biodiversité à la ville. Car, avec deux à trois portées par an pour les femelles, les ragondins peuvent mettre en péril l’équilibre écologique d’un site naturel. « Ils coupent les roseaux pour construire leurs habitats, ce qui rend le filtrage de l’eau plus difficile, explique ce spécialiste. La quantité d’azote dans l’eau augmente, la quantité d’oxygène baisse. Et les poissons en souffrent. » A la mairie, on envisage une intervention pour tenter de réguler cette population de ragondins. Peut-être pour les déplacer. En attendant, Patrick Berger invite les habitants à ne pas les nourrir… et à faire attention à leurs doigts. « Ils peuvent paraître paisibles comme ça mais, s’ils se sentent en danger, ils peuvent se fâcher », dit-il.