Huit vice-présidents éjectés
D’habitude très policé, le conseil de la métropole – extraordinaire – s’annonce houleux ce mercredi. L’ordre du jour promet un profond changement dans le fonctionnement de l’institution, qui servait jusqu’à présent de chambre d’enregistrement des décisions prises au sein des différentes délégations et en conférence des maires, où la recherche de consensus et d’intérêt général excluait les étiquettes politiques.
« Confiance rompue »
En annonçant a création d’un groupe politique La République en marche et apparentés, et l’obligation pour les vice-présidents d’y adhérer, le président du conseil et maire de Montpellier, Philippe Saurel, a entraîné une révolution dans le fonctionnement de l’assemblée. Car les vice-présidents actuels ayant refusé de rejoindre le mouvement de Macron, huit au total, sont menacés de perdre leur poste. « Ce coup de force balaye d’un revers de main le travail constructif pour l’intérêt général au nom de considérations partisanes faisant suite à une défaite électorale », souligne René Revol (Parti de gauche), actuel viceprésident chargé de l’eau. Le maire de Grabels est l’un des six vice-présidents menacés de perdre leurs prérogatives. Les cinq autres sont Catherine Dardé (LR), première adjointe à Castelnau-le-Lez et première vice-présidente de la métropole, Cyril Meunier (DVG, maire de Lattes), Isabelle Touzard (DVG, Murviel-lès-Montpellier), Pierre Bonnal (PS, Le Crès), Michelle Cassar (SE, Pignan). Jackie GalabrunBoulbes (DVD, Saint-Drézéry) et JeanFrançois Audrin (LR, Saint-Georgesd’Orques) ont pour leur part déjà démissionné. « Pour moi, Philippe Saurel a rompu le pacte de confiance, souligne Michelle Cassar, future ex-vice-présidente chargée de l’énergie et la transition énergétique. Il ne respecte pas la décision des maires. Ma position a toujours été claire : j’ai été élue sans étiquette, je n’appartiens pas à un courant ou à un parti. » L’élue ne comprend pas « cette façon de procéder alors que tout fonctionnait bien à la métropole. » Cette seconde partie de mandat s’annonce plus agitée.