La mort des nuits montpelliéraines ?
En quelques années, Montpellier, a perdu ses plus grands temples nocturnes, ceux qui ont fait sa réputation. L’espace Latipolia n’est plus vraiment ce qu’il était depuis que sa Nitro a fermé ses portes, le Bar Live n’accueille plus les amateurs d’afters, l’Obar et la Côte à l’os ont laissé place à la nouvelle A9, la Churascaïa n’ouvre plus qu’exceptionnellement… Dernière mauvaise nouvelle, la fermeture de la Villa Rouge. Alors, comment se portent les nuits montpelliéraines ? Petit coup de blues ou grosse dépression ? 20 Minutes a questionné des DJ, qui ont écumé les platines d’ici. Funzik, résident au Moom, semble pessimiste. « Les grandes boîtes ferment les unes après les autres. Les gens vont un peu plus loin, à Marseille et Perpignan, par exemple. Dommage, pour Montpellier qui perd tout ce public… »
Besoin de renouveler
Même sensation de gâchis pour Olivier Darock. « C’est tragique pour la vie nocturne montpelliéraine, elle qui a connu une si belle époque pendant plus de 30 ans, avec la Nitro, le Matchico, le Pulp, le Pincho ou la Notte, témoigne le DJ et compositeur. Les boîtes qui tiennent le coup sont en centre-ville : le Cargo, le Panama ou l’Opéra. Et si le Pulp, le Milk et le Heat sont les clubs qui tournent le mieux, beaucoup se tournent vers des soirées en bar, aux Grands enfants, ou en mas, comme au Mas du Cheval. Ou chez des amis, moins chères et parfois plus conviviales .... » Pour Zita, le verre est plutôt à moitié plein. Ce n’est pas parce qu’une boîte ferme que « la nuit s’arrête pour autant », assure la DJ. « Nous avons toujours beaucoup de Toulousains, Lyonnais, Marseillais qui viennent ici. Il y a les paillottes, les festivals comme Tohu-Bohu, les bars, le Heat, le Milk, le Rockstore ou l’Antirouille. » Pour JC, qui a fondé la Nitro, en 1992, les nuits montpelliéraines ne sont pas mortes. Mais elles vont devoir se renouveler, et vite. « La vie, la nuit, existera toujours !, témoigne le DJ, qui traverse le monde entier avec ses sets. Mais, c’est vrai... Montpellier a changé. De 1992 à 2000, c’était le Ibiza français. Aujourd’hui, les établissements doivent se renouveler. Les clubs ont été dépassés par Internet. Pourquoi s’enfermer dans un club alors qu’on a ce qu’on veut en deux clics ? Les DJ sont de moins en moins à l’écoute de la fraîcheur. » Pour JC, la loi n’est pas non plus pour rien dans la mort des nuits. « Il ne faut plus faire de bruit... On est en train de créer un pays de retraités. »