Des pelouses aux vignobles
VIN Ex-rugbyman, Sébastien Galtier cultive une exploitation bio à Gignac
Voilà bientôt dix ans que Sébastien Galtier, ex-troisième ligne du MHR, a quitté les pelouses. Avec le club de rugby de Montpellier, le quadragénaire a connu le stade Sabathé, la Pro D2, le Top 14 et les premiers pas dans le nouveau chaudron, à Ovalie. « Quand j’ai fini, je faisais 90 kg tout mouillé. Mes adversaires en faisaient 110 voire 120. J’ai compensé le manque de physique par un peu plus de travail, et beaucoup d’abnégation », confie l’Héraultais. Aujourd’hui, Sébastien Galtier s’est lancé corps et âme dans le vin. A Gignac, l’ex-quinziste cultive avec passion 12 ha de vignes bio sur les contreforts du causse d’Aumelas.
« Un retour à la terre »
« Lorsque j’ai quitté le rugby, j’avais 35 ans, j’étais un vieillard. J’ai eu une vie de fonctionnaire, un travail certes très sympathique, mais je sentais qu’il me manquait un petit quelque chose pour être heureux... Le besoin d’un retour à la terre montait doucement », raconte Sébastien Galtier, né dans une famille d’éleveurs de brebis, en Aveyron. « La quarantaine était là, je me suis dit “Je me lance”. » En 2013, l’ex-joueur reprend une exploitation viticole. Et deux ans plus tard, son Mas des colibris sort ses premières cuvées, composées des principaux cépages du Languedoc : le syrah, le carignan, le grenade noir, le blanc, le merlot et le chardonnay... C’est grâce à quelques amis qu’il a réussi à vendre ses premières bouteilles de vin : « J’ai lancé une prévente pour pouvoir monter mon projet. En deux ou trois semaines, j’avais prévendu 2000 bouteilles, les vendanges n’étaient même pas encore commencées... » Aujourd’hui, son vin, qui régale les papilles d’ici, se fraye une place sur les tables des restaurants et des bars de la région. « Si j’arrive à donner du plaisir aux gens, ça m’en donne aussi », note celui qui se qualifie de « paysan vigneron ».