Casimir Ninga revient sur son année difficile
Un duel à l’entraînement, un choc et le ligament croisé antérieur du genou qui lâche. Des pleurs et presque dix mois sans rejouer un match officiel… C’était le 18 octobre 2016 et ce jour-là, le ciel est tombé sur la tête de Casimir Ninga. « J’ai passé un moment difficile à l’hôpital. Je n’étais pas bien et ma famille était inquiète. Je suis rentré en Afrique une semaine. Il fallait que je rentre pour les rassurer. Voir ma mère c’était important. »
« Le vrai Casimir c’est moi »
La rééducation, les séances de torture (de kiné), les soins. Comme tous ceux qui ont vécu la galère d’une longue blessure, l’attaquant du MHSC a baissé la tête pour ne penser qu’à retrouver le plus rapidement le chemin des terrains. Et, dans son cas, celui des filets. « J’attends mon premier beau but pour me dire : ça y est, c’est reparti. » Pour le moment, Casimir n’est pas encore tout à fait redevenu Ninga. « Je ne suis pas à 100 %. J’ai eu un peu d’appréhension, mais il ne faut pas y penser sinon je ne me livrerai pas à fond dans les duels. J’ai encore un peu mal après les entraînements, après les matchs. Mais avec de glace, ça passe. » Casimir Ninga a dû réapprendre ce mot qui a longtemps figuré en toutes lettres dans son vocabulaire : patience. Son parcours complètement improbable l’a fait bivouaquer par le Congo où Serge Devèze, alors recruteur du MHSC (basé au Maroc), a repéré un talent de 22 ans. « Avant cela, j’avais fait un essai concluant à Laval, en L2, mais mon club avait refusé leur offre. » Mais de combien était-elle lorsqu’on sait que le MHSC a négocié son transfert pour 75 000 € ? Il n’en sait rien, et ne veut pas le savoir : « Le destin est tracé, Dieu décide de tout. » « Voici venu le temps des rires et des chants » : le générique de « L’île aux enfants » était devenu l’hymne de la Mosson quand Ninga, cinq buts et une passe décisive en deux matchs, a été foudroyé en plein vol en octobre dernier. « Non, je ne connaissais pas Casimir avant d’arriver en France, se marre le Tchadien. Je l’ai regardé… Mais le vrai Casimir, c’est moi ! » Montpellier n’a qu’une hâte : que ce soit tous les jours le printemps...