20 Minutes (Montpellier)

Le diplobatte

Président des Etats-Unis depuis un an, Donald Trump a bousculé les codes de la diplomatie internatio­nale. Son caractère impulsif et sa communicat­ion inquiètent.

- De notre correspond­ant en Californie, Philippe Berry

Il y a un an, jour pour jour, le séisme Donald Trump terrassait Hillary Clinton dans la course à la MaisonBlan­che. Et si le monde ne s’est pas écroulé, des répliques se font régulièrem­ent sentir sur la scène internatio­nale, notamment dans la péninsule coréenne, où le président américain est en visite. Invitant Pyongyang « à venir à la table des négociatio­ns pour obtenir un accord », il a tenté de calmer le jeu, mardi, après des mois d’escalade. Le plus souvent, les présidents américains ont adopté la doctrine diplomatiq­ue de Theodore Roosevelt : « Parle doucement mais porte un gros bâton. » Barack Obama préférait « la patience stratégiqu­e ». Donald Trump, lui, s’exprime sur Twitter, promet « le feu et la furie » à Pyongyang avec des missiles américains « chargés et armés ». Et, à la tribune de l’ONU, menace de « détruire totalement la Corée du Nord » en cas d’attaque. Sans compter les insultes de bac à sable échangées avec Kim « RocketMan » Jong-un.

Un président «imprévisib­le»

« Au cours de sa carrière, Donald Trump n’a jamais rencontré quelqu’un qu’il n’ait pas réussi à intimider. Il est persuadé qu’il arrivera à forcer la main de Kim Jong-un », estime sa biographe Gwenda Blair (lire ci-dessous). Mais, pour Van Jackson, expert de la région au Centre pour les études sur la sécurité Asie-Pacifique, le discours de Donald Trump à l’ONU en septembre « était dangereux car il a acculé » le leader nord-coréen, exposant le monde « au risque d’une riposte violente ». Pour un candidat qui avait critiqué l’interventi­onnisme américain et fait campagne sur des thèmes isolationn­istes, la colombe Trump tient davantage du faucon. Il a fait pleuvoir des missiles Tomahawk sur la Syrie après l’attaque chimique du printemps et a largué « la mère de toutes les bombes » sur des positions de Daesh en Afghanista­n. « Sa politique étrangère est plus chaotique qu’attendu, estime David Victor, professeur de géopolitiq­ue à l’université de Californie à San Diego. Mais il n’a pas basculé dans un véritable protection­nisme. » Ainsi, Trump a pris ses distances avec l’Europe pour se rapprocher du Japon et de la Chine, mais a réaffirmé son soutien à l’Otan. La doctrine Trump reste « imprévisib­le, assure l’enseignant. Les autres pays ne savent plus où se situe l’Amérique sur les dossiers les plus importants. Cela fait des Etats-Unis un partenaire moins fiable. »

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Donald Trump en Louisiane, le 17 juillet.
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Donald Trump a pris ses distances avec l’Europe et regarde plus vers l’Asie.

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