20 Minutes (Montpellier)

Les vieux montrent les crocs face aux jeunes talents

L’explosion des jeunes pousse les anciens vers la sortie

- Nicolas Camus

«Putain, six mois… » Ils ne le disent pas comme ça, mais, à l’image de Jacques Chirac, qui n’en pouvait plus d’attendre l’élection présidenti­elle de 1995 dans « Les Guignols », ils sont quelques-uns en équipe de France à trouver que le temps va être long jusqu’à la Coupe du monde. Laurent Koscielny (32 ans), Dimitri Payet (30 ans), Olivier Giroud (31 ans), et dans une moindre mesure Blaise Matuidi (30 ans), ne sont pourtant pas des vieillards. Au sortir de l’Euro, on les pensait à peu près tranquille­s jusqu’en Russie. Sauf que les jeunots sont montés vite et très haut. Et qu’il va falloir batailler sévère pour faire partie de l’expédition estivale en 2018.

Koscielny va arrêter

Ils en sont tous bien conscients et, pour éviter qu’on ne les abandonne en cours de route, ils se sont mis à défendre leur place ces dernières semaines. Le message : « Laissez-nous encore un peu, promis, on saura partir à temps. » Mardi, après avoir commencé par louer les qualités de Kimpembe et Umtiti et dire, sourire en coin, qu’ils auront « bientôt la place », Laurent Koscielny a fini par lâcher qu’il comptait prendre sa retraite internatio­nale en juillet : « Le Mondial sera mon dernier défi. J’ai fait ce que j’avais à faire en équipe de France. Il me reste six mois pour profiter au maximum, emmagasine­r le plus de souvenirs possible. Ensuite, il sera temps de laisser la place à ceux qui sont derrière. » En octobre, Dimitri Payet n’était pas allé jusque-là, mais c’était tout comme. « J’ai dit que mon objectif personnel, c’était de faire partie de cette équipe, de se qualifier et d’aller à cette Coupe du monde. Après, ce sera plus compliqué, vu l’émergence des jeunes talents », avait estimé le Marseillai­s. Cela a au moins le mérite d’être franc, et c’est plutôt bien joué stratégiqu­ement pour s’acheter un billet pour la Russie. Pour le moment, Didier Deschamps leur fait confiance. Si le physique suit et que le temps de jeu en club n’est pas complèteme­nt cataclysmi­que, ils en seront. Pour la place de titulaire, en revanche, c’est une autre histoire.

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Les places en Bleus de Giroud et Koscielny (de g. à dr.) sont menacées.

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