20 Minutes (Montpellier)

Si Joaquin Phoenix avait un marteau…

L’acteur incarne un tueur à gages

- Caroline Vié

Joaquin Phoenix livre une performanc­e intense en tueur à gages adepte du marteau qui part à la recherche de la fille kidnappée d’un politicien dans A Beautiful Day de Lynne Ramsay. Il faut dire que la réalisatri­ce britanniqu­e lui a concocté un look d’enfer pour ce thriller qui lui a valu un prix d’interpréta­tion à Cannes. « Joaquin dégage un charisme intense et une impression déstabilis­ante de brutalité, confie la cinéaste à 20 Minutes. Mais on découvre qu’il a un fabuleux sens de l’humour. » Ce n’est pas cette qualité qui saute aux yeux dans le film, où il massacre des individus peu recommanda­bles à tour de bras.

Violent et imprévisib­le

Méconnaiss­able avec une barbe hirsute, le comédien s’est laissé guider par la réalisatri­ce de We Need to Talk About Kevin. « Nous avons décidé qu’il devait ressembler à un animal sauvage, capable de douceur comme de brutalité, raconte Lynne Ramsay. Joaquin se moque de son image. » Le comédien n’est pas vaniteux, mais il prend son travail très au sérieux. Et il fait peur dans la peau de cet antihéros qui tue sans vergogne tout en vivant avec sa vieille mère. « Le tournage a duré vingtneuf jours de folie, raconte Lynne Ramsay. C’était dur et moite, mais cela convenait à l’atmosphère que je voulais obtenir. » La réalisatri­ce a laissé une grande liberté à Joaquin Phoenix : « Il avait un instinct incroyable pour capter ce que je voulais. J’avais l’impression que nous jouions le rôle ensemble. » La cinéaste a été jusqu’à prendre en mains le marteau pour montrer au comédien comment taper. « Je tenais à ce que le maniement du marteau donne l’impression d’être violent et imprévisib­le, à l’image du personnage », explique-t-elle. Les scènes où le tueur s’en sert restent longtemps en mémoire.

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La réalisatri­ce Lynne Ramsay et Joaquin Phoenix, à Cannes.

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