La défense fait appel de la relaxe du policier
La justice a prononcé la relaxe dans l’affaire Casti, du surnom de ce supporter qui a perdu un oeil sur un tir de Flash-Ball en marge d’un match de foot, en 2012. La justice estime que les policiers ont agi en état de légitime défense. Son avocat Michaël Corbier a fait appel et nous explique pourquoi.
Comment accueillez-vous ce verdict ?
Après cinq ans d’instruction, trois juges qui se sont succédé et aucune mise en examen, il ne pouvait résulter autre chose qu’une ordonnance de non-lieu. J’ai l’impression que ce dossier a été une patate chaude. On a le sentiment depuis longtemps que la justice est embarrassée à conclure cet épisode judiciaire.
Quel fut le réquisitoire du parquet ?
Le réquisitoire du procureur écrit évoquait un certain nombre d’hypothèses que nous jugions, pour notre part, un peu farfelues.
Les juges ont estimé que les policiers étaient en légitime défense. Pourquoi le contestez-vous ?
Cela ne correspond pas aux éléments du dossier. Florent Castineira était attablé en train de boire un verre avant un match de foot. Le tireur a confirmé avoir tiré une fois alors qu’il était fléchi, l’arme parallèle au sol. Tout est clair dans ce dossier. Il a tiré et a touché quelqu’un qu’il ne visait pas. Comment peut-on avoir agi en légitime défense dès lors que l’on blesse quelqu’un qu’on ne visait pas ?
Vous avez fait appel de ce non-lieu ?
Oui. Nous irons débattre de tout cela devant la chambre d’instruction. Il a été mutilé dans sa chair et a fondé ses espoirs sur l’action de la justice. Rien ne lui a été reproché pendant les cinq ans d’instruction et on lui inflige une souffrance supplémentaire. C’est une dérobade judiciaire.