20 Minutes (Montpellier)

La défense fait appel de la relaxe du policier

- Propos recueillis par Jérôme Diesnis

La justice a prononcé la relaxe dans l’affaire Casti, du surnom de ce supporter qui a perdu un oeil sur un tir de Flash-Ball en marge d’un match de foot, en 2012. La justice estime que les policiers ont agi en état de légitime défense. Son avocat Michaël Corbier a fait appel et nous explique pourquoi.

Comment accueillez-vous ce verdict ?

Après cinq ans d’instructio­n, trois juges qui se sont succédé et aucune mise en examen, il ne pouvait résulter autre chose qu’une ordonnance de non-lieu. J’ai l’impression que ce dossier a été une patate chaude. On a le sentiment depuis longtemps que la justice est embarrassé­e à conclure cet épisode judiciaire.

Quel fut le réquisitoi­re du parquet ?

Le réquisitoi­re du procureur écrit évoquait un certain nombre d’hypothèses que nous jugions, pour notre part, un peu farfelues.

Les juges ont estimé que les policiers étaient en légitime défense. Pourquoi le contestez-vous ?

Cela ne correspond pas aux éléments du dossier. Florent Castineira était attablé en train de boire un verre avant un match de foot. Le tireur a confirmé avoir tiré une fois alors qu’il était fléchi, l’arme parallèle au sol. Tout est clair dans ce dossier. Il a tiré et a touché quelqu’un qu’il ne visait pas. Comment peut-on avoir agi en légitime défense dès lors que l’on blesse quelqu’un qu’on ne visait pas ?

Vous avez fait appel de ce non-lieu ?

Oui. Nous irons débattre de tout cela devant la chambre d’instructio­n. Il a été mutilé dans sa chair et a fondé ses espoirs sur l’action de la justice. Rien ne lui a été reproché pendant les cinq ans d’instructio­n et on lui inflige une souffrance supplément­aire. C’est une dérobade judiciaire.

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Michaël Corbier, au tribunal de grande instance de Montpellie­r, en juin 2015.

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