Du bon, de bonne heure
Au Mercadis, le Rungis de Montpellier, la nuit est encore bien noire quand démarre le ballet des chariots emportant fruits, légumes ou volailles. Mais mercredi, une effervescence toute particulière régnait au marché d’intérêt national, où les professionnels du coin, magasins, restaurants ou revendeurs, viennent se ravitailler : un hall accueillait de modestes producteurs locaux, issus de l’agriculture bio ou labellisés (AOC, IGP, Label Rouge), histoire de se frayer une petite place au milieu des grossistes.
« En quête de qualité »
Une première en France, qui a notamment permis à Eric Varenne de séduire d’éventuels futurs acheteurs. « De plus en plus, les professionnels partent en quête de qualité, certaines choses sont tellement remplies de produits phytosanitaires », déplore l’agriculteur, qui cultive d’étonnantes pommes de terre de montagne à faible teneur en sucre, dans l’Aude. « La demande de produits bio est en hausse, c’est certain, confie Marine Garcia, qui cultive des courges, des butternuts, des potimarrons et des courgettes spaghetti à Mauguio. Nous sommes passés en bio à 20 % de notre exploitation en avril dernier. L’objectif, c’est 100 %. Pour la demande qui augmente, mais aussi par conviction. » Un acheteur du petit matin, qui revend des aliments bio sur une boutique en ligne, est « ravi de l’initiative », qui regroupe en un seul lieu trente producteurs. Un peu déçu, cependant, que le bio ne soit encore que minoritaire dans le hall, qui fait une large place aux productions du coin, même en conventionnel. Mais le label vert devrait prendre de l’ampleur prochainement.