Lecomte s’exprime avec une tout autre défense
FOOTBALL Le MHSC et son gardien Benjamin Lecomte se rendent à Lyon dimanche (17 h)
Il est adepte du grand écart. Façon Jean-Claude Van Damme. D’une saison à l’autre, Benjamin Lecomte présente des statistiques à se déchirer les ischio-jambiers. En mai, il achevait l’exercice dans les buts de Lorient, avant-dernière défense de Ligue 1 après avoir été cherché 70 fois le ballon au fond des filets. Six mois plus tard, il est le gardien de la muraille la plus solide de France : douze rencontres, huit buts encaissés… Ces chiffres, l’admirateur de Grégory Coupet les manie en laissant ses gants au vestiaire. « L’année dernière, on attendait beaucoup de moi. Je me suis peut-être perdu dans un rôle de super héros à vouloir trop bien faire. Si on est descendu c’est qu’on a tous été moins performant, moi y compris. » Dans un milieu adepte de la langue de bois, la réflexion claque comme une reprise de volée de Souleymane Ca- mara. « L’échec fait partie de la progression. C’est ce qui fait que l’on arrive à s’en relever ou pas, note-t-il. J’espère que la saison passée me servira d’apprentissage. Sportivement, familièrement, je n’ai pas envie de revivre ça. » Dans l’Hérault, il est venu se mettre en danger. « Pour franchir des paliers, il me fallait un endroit où on ne me connaissait pas, pour y faire ma place. Que les choses aillent bien ou pas, il faut des remises en question », reprend le Parisien d’origine âgé de 26 ans.
« Besoin d’un challenge »
Montpellier n’avait plus recruté à ce poste depuis Gérard Gnanhouan, en 2007 : un bide. La destination sentait le piège. « Oui, c’était un challenge », reconnaît celui qui est aussi passé par Dijon. « J’ai réussi à basculer dans un projet où je peux continuer à m’améliorer, j’en avais vraiment besoin. C’était même peut-être un petit peu tard », explique-t-il avec, à l’esprit, sa dernière année chez les Merlus. Il avait demandé à partir en 2016, mais s’était heurté à un refus catégorique. « Je n’ai pas voulu aller au feu, je ne voulais pas laisser cette image. » Pour remplacer Geoffrey Jourdren, il n’était pourtant pas le premier choix du MHSC. Le Dijonnais Baptiste Reynet avait donné son accord, avant que son président ne fasse capoter l’affaire. « Malgré tout le respect que j’ai pour Baptiste, cette solution me semblait la meilleure. Je le suis depuis des années », évoque Laurent Pionnier. Le gardien de l’état d’esprit maison connaissait le joueur, il a découvert l’homme : « Il s’est tout de suite reconnu dans les valeurs du club. »