La Coupe Davis, à la vie, à la mort
La compétition, qui a échappé à une grande réforme, est boudée par les meilleurs joueurs
Trois pour cent des votants. Voilà ce qu’il a manqué à la Fédération internationale pour démembrer la Coupe Davis, cet été à Ho Chi Minh (Vietnam), lors de l’assemblée générale. Le lifting proposé? Fin des matchs en trois sets gagnants et finale sur terrain neutre. Mais cela reste une affaire de mois, avant qu’on ne parle de cette compétition au passé. Du moins, dans son format actuel.
Un rendez-vous bisannuel ?
Dans un calendrier surchargé, la Coupe Davis prend le chou de tout le monde, d’autant qu’elle rapporte peu d’argent. « Quand tu joues pour gagner les Grands Chelems, tu ne peux pas enchaîner avec la Coupe Davis », assure Richard Gasquet. Un constat partagé par les meilleurs joueurs. Cette saison, seuls six membres du Top 20 ont participé à cette compétition. La France, de son côté, joue le rôle de gardienne du temple. « Quand je vois la joie des gens, en demi-finale, ce que ça peut générer… Je me dis que c’est dommage de pas garder cette formule. La Coupe Davis, c’est l’histoire même du tennis », explique Yannick Noah. Sauf que l’histoire évolue. Et des compétitions comme la Laver Cup, sorte de Coupe du monde disputée début octobre à Prague entre les meilleurs joueurs, pourraient prendre le relais. Si les recettes suivent, la Laver Cup pourrait devenir un concurrent plus que gênant. Pourtant, pour Jean-Paul Loth, ancien capitaine de l’équipe de France et consultant historique, « il ne faut pas dénaturer la plus belle des épreuves, la seule où vous voyez 20000 personnes prêtes à se battre pour un match entre le 50e et le 60e joueur mondial. Il faudrait plus la mettre en valeur. » Et la rendre exceptionnelle. L’idée d’une organisation bisannuelle semble faire l’unanimité chez les joueurs. Cela donnerait moins d’excuses aux absents, sans toucher aux fondamentaux : l’avantage du court à la maison, les marathons du dimanche au bout des crampes… Peutêtre, alors, remerciera-t-on les résistants d’Ho Chi Minh qui ont offert un an de répit supplémentaire à ce vieux schnock malade.