20 Minutes (Montpellier)

La Coupe Davis, à la vie, à la mort

La compétitio­n, qui a échappé à une grande réforme, est boudée par les meilleurs joueurs

- Julien Laloye

Trois pour cent des votants. Voilà ce qu’il a manqué à la Fédération internatio­nale pour démembrer la Coupe Davis, cet été à Ho Chi Minh (Vietnam), lors de l’assemblée générale. Le lifting proposé? Fin des matchs en trois sets gagnants et finale sur terrain neutre. Mais cela reste une affaire de mois, avant qu’on ne parle de cette compétitio­n au passé. Du moins, dans son format actuel.

Un rendez-vous bisannuel ?

Dans un calendrier surchargé, la Coupe Davis prend le chou de tout le monde, d’autant qu’elle rapporte peu d’argent. « Quand tu joues pour gagner les Grands Chelems, tu ne peux pas enchaîner avec la Coupe Davis », assure Richard Gasquet. Un constat partagé par les meilleurs joueurs. Cette saison, seuls six membres du Top 20 ont participé à cette compétitio­n. La France, de son côté, joue le rôle de gardienne du temple. « Quand je vois la joie des gens, en demi-finale, ce que ça peut générer… Je me dis que c’est dommage de pas garder cette formule. La Coupe Davis, c’est l’histoire même du tennis », explique Yannick Noah. Sauf que l’histoire évolue. Et des compétitio­ns comme la Laver Cup, sorte de Coupe du monde disputée début octobre à Prague entre les meilleurs joueurs, pourraient prendre le relais. Si les recettes suivent, la Laver Cup pourrait devenir un concurrent plus que gênant. Pourtant, pour Jean-Paul Loth, ancien capitaine de l’équipe de France et consultant historique, « il ne faut pas dénaturer la plus belle des épreuves, la seule où vous voyez 20000 personnes prêtes à se battre pour un match entre le 50e et le 60e joueur mondial. Il faudrait plus la mettre en valeur. » Et la rendre exceptionn­elle. L’idée d’une organisati­on bisannuell­e semble faire l’unanimité chez les joueurs. Cela donnerait moins d’excuses aux absents, sans toucher aux fondamenta­ux : l’avantage du court à la maison, les marathons du dimanche au bout des crampes… Peutêtre, alors, remerciera-t-on les résistants d’Ho Chi Minh qui ont offert un an de répit supplément­aire à ce vieux schnock malade.

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Yannick Noah est un fervent défenseur du format actuel de la Coupe Davis.

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