20 Minutes (Montpellier)

« Je suis comme un poète artiste »

L’artiste, chanteur, peintre et sculpteur expose pour « Art Montpellie­r »

- Propos recueillis par Jérôme Diesnis

Charlélie Couture présente quinze tableaux lors de la première édition d’Art Montpellie­r. La foire méditerran­éenne des arts contempora­ins se déroule jusqu’à dimanche au parc des exposition­s. Rencontre avec un artiste plus connu pour sa voix que sa peinture, deux facettes qu’il mène pourtant de front.

Vous définissez-vous comme un artiste touche-à-tout ?

Je mène en parallèle mes activités créatrices. Au départ, j’ai fait les Beaux-arts. J’ai commencé à exposer quand j’avais 15 ans en même temps que mes premiers concerts. Il y a une intercommu­nication entre les différente­s formes de création. J’ai toujours montré ce que je faisais dans le domaine des arts visuels, mais les médias ont peu relayé cette partie de mon travail. Paradoxale­ment, aux EtatsUnis où j’ai vécu 15 ans, les gens me connaissen­t d’abord comme plasticien. C’est la raison pour laquelle je suis parti : en France, j’avais la frustratio­n de devoir me justifier en permanence.

C’est une question d’équilibre ?

Je le compare souvent au triathlon. Il n’y a pas de rapport entre le vélo, la natation et la course à pied. Mais on est obligé de se donner autant à l’un qu’à l’autre. C’est ce rapport que j’ai avec l’art. Je me compare aux poètes artistes comme peuvent l’être Jean Cocteau ou David Lynch. Des artistes qui cherchent à s’exprimer dans différents domaines.

Comment définissez-vous votre travail de plasticien ?

Il se situe autour du questionne­ment de l’être. Qu’est-ce qui me prouve que j’existe ? Il y a deux propositio­ns pour y répondre : la théorie du reflet et celle de l’empreinte. Le reflet dit : « Si je me vois dans un miroir, c’est que je ne suis pas un fantôme. Je me reconnais dans quelque chose qui existe. » La théorie de l’empreinte dit : « Si je laisse une empreinte, c’est que je ne suis pas que de l’air. Je laisse une trace, c’est la preuve que je vis. » Mon travail de plasticien tourne autour de cette question. Ce qui n’apparaît pas en tant que chanteur ou musicien, où mes questions tournent autour de la narration.

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Charlélie Couture, en 2016, lors d’une exposition à Paris.

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