20 Minutes (Montpellier)

« On fumait des Gauloises, et il s’est mis à chanter »

- Propos recueillis par Philippe Berry, en Californie

Sa peine s’entend dans sa voix. « On n’a fait qu’un album ensemble, mais on avait beaucoup d’affinités, témoigne Robert Margouleff. C’était une belle âme et un grand chanteur. » Le producteur américain a collaboré avec Stevie Wonder, puis avec Johnny Hallyday, sur l’album Hollywood, enregistré à Los Angeles, en 1979. Il se souvient de sa rencontre avec le chanteur.

Quel est votre premier souvenir de Johnny Hallyday ?

On fumait des Gauloises, et puis il s’est mis à chanter. Je l’appelais le ‘‘Rod Stewart français’’. Il avait une énergie rock’n’roll, brute et une grande authentici­té.

Pourquoi avait-il voulu faire un album à Los Angeles ?

Il aimait la ville, et il voulait expériment­er un son différent. Il avait entendu parler de moi au studio Record Plant. Je savais qu’il était célèbre en France, mais je ne pensais pas pouvoir l’aider, car je ne parlais pas français.

Pourquoi Hollywood ?

La pochette résume assez bien le concept. Au recto, c’est Johnny dans un costume, devant une villa magnifique. Au verso, on voit que ce n’est qu’un décor de cinéma. Il était fasciné par ces deux visages de Hollywood, la lumière et les ténèbres, le rêve et le cauchemar.

Il a même fini par faire de Los Angeles sa deuxième maison…

Oui, il était très heureux ici. Il appréciait particuliè­rement le fait d’être un anonyme, d’être invisible au coeur de Beverly Hills. C’est un luxe pour une star.

Pourquoi n’est-il resté, selon vous, qu’un phénomène franco-français ?

C’était une autre époque. Aujourd’hui, la pop dépasse les frontières. Dans les années 1970, le rock’n’roll et le folk étaient avant tout des phénomènes locaux. La langue, la culture… Johnny Hallyday était un pur produit français.

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Johnny et l’Amérique, la belle histoire.

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