20 Minutes (Montpellier)

Un bon Poirot sauce Branagh

- Caroline Vié

Hercule Poirot, le détective belge aux cellules grises si actives, n’a jamais été aussi fringant que sous les traits de Kenneth Branagh. Dans Le Crime de L’Orient-Express, l’oeuvre d’Agatha Christie que l’acteur et réalisateu­r britanniqu­e a revisitée, les spectateur­s sont menés à un train d’enfer pour découvrir qui, parmi la myriade de passagers-stars (Michelle Pfeiffer, Judi Dench, Willem Dafoe…), a tué l’antipathiq­ue homme d’affaires Ratchett (Johnny Depp). « Poirot agaçait Agatha Christie parce qu’elle avait l’impression qu’il étouffait son oeuvre, qu’il la contrôlait presque, confie Kenneth Branagh à 20 Minutes. Mais elle admirait son intellect et sa gentilless­e, deux points sur lesquels je me suis concentré. » Dans cette nouvelle adaptation du roman policier publié en 1934, le réalisateu­r a « pris quelques libertés pour permettre à l’action de ne pas être restreinte aux seuls intérieurs du train ». Hercule Poirot est ainsi débarrassé de son embonpoint et poursuit même sa proie sur les voies. Et, bien qu’il soit belge, il parle avec un accent français, que Kenneth Branagh a travaillé de longs mois avec un répétiteur. « Je n’ai jamais compris pourquoi il me faisait dire tant de termes concernant le camping. Mais je suis maintenant au point si je dois planter ma tente en France ! »

Loin de la caricature, cet Hercule Poirot parvient à émouvoir par sa fragilité.

Romantique, maniaque, perspicace et passionné, le Poirot de Branagh est tout cela, et plus encore. « Il a un côté obsessionn­el qui me fascine. J’aimais l’idée qu’il puisse avoir des idées arrêtées sur le bien et le mal au début de l’histoire, et changer d’opinion à la fin. » C’est d’ailleurs cette complexité du héros qui a attiré Kenneth Branagh comme un aimant. « Je n’aurais pas pu passer à côté d’un tel personnage, à la fois humain et féroce, et qui semble si profondéme­nt solitaire qu’il se sent obligé de se cacher derrière ses petites manies. » Loin de la caricature, son Hercule Poirot parvient à émouvoir par sa fragilité. Il sait aussi résoudre une magnifique énigme avant de partir, on l’espère, vers d’autres aventures cinématogr­aphiques.

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Le Poirot de Branagh a perdu des kilos, mais gagné en moustache.

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