Un jeu sans charentaises
Le rugby français n’est pas encore mort. Et il peut remercier le Stade Rochelais. Trois victoires d’affilée en Coupe d’Europe, pour une première participation, une raclée infligée aux Wasps la semaine dernière… Les Anglais, qui préféreraient renoncer à la monarchie plutôt que de dire du bien d’un club français, n’en ont pas dormi de la semaine, avant le retour à Londres, dimanche.
Un public fantastique
« Il s’agit certainement de la meilleure équipe contre laquelle j’ai eu à préparer un match en Coupe d’Europe, jugeait David Young, le manager des Wasps. La Rochelle propose un jeu véritablement exceptionnel, appuyé sur des qualités techniques et physiques. » Avant d’en arriver à ce stade, les Charentais ont pris le temps de se construire. « La Rochelle a abordé intelligemment son installation en Top 14, raconte Benjamin Ferrou, qui a évolué au club entre 2006 et 2014. L’an passé, on finit premier de la saison régulière, mais on perd en demie. Tant pis, c’est une étape, le club a les moyens de surmonter ce genre d’échecs. » Les échecs, et surtout les victoires, les Jaune et Noir les partagent avec un formidable public à Marcel-Deflandre. « En atteignant régulièrement les demi-finales de Pro D2, on a commencé à fidéliser notre public, rappelle Ferrou. Le dernier match qui ne s’est pas joué à guichets fermés remonte à 2015. C’est une des plus belles ambiances d’Europe. » Le staff rochelais – emmené par Patrice Collazo, arrivé en 2012 – s’appuie aussi sur des installations de grande qualité. Benjamin Ferrou, toujours : « Ce n’était pas simple d’attirer de très bons joueurs dans le coin, même si la région est belle. Il a fallu développer les infrastructures, qui permettent de faire la différence. Aujourd’hui, un jeune joueur qui veut faire sa formation, quand il voit le centre d’entraînement de La Rochelle, il ne veut plus repartir. Il y a un terrain couvert synthétique, une grande salle de muscu, une piscine de récupération… » Ce n’est que du bonheur.