Les crèches redoutent la fin des emplois aidés
Menacées par la suppression des emplois aidés, les associations se mobilisent
Précieux chaînon dans la prise en charge des enfants en bas âge, les crèches associatives sont en danger. La suppression annoncée des emplois aidés, qui constituent 180 des 450 postes dans les établissements de l’Hérault, fait craindre le pire aux salariés, mais aussi aux parents, mobilisés depuis plusieurs semaines. « Sans ces contrats aidés, nos crèches ne peuvent plus fonctionner », note Marlène Deligny, coordinatrice du collectif héraultais des crèches associatives. En 2018, certaines structures pourraient purement et simplement disparaître.
Quitter son travail
« Inenvisageable », s’inquiète Alice, une maman dont le fils est à la Gerbe, une crèche montpelliéraine. « Cela réduirait considérablement les possibilités pour les parents, dans un maillage déjà bien saturé. » « Si les crèches associatives existent, c’est parce qu’elles répondent à un besoin, assure Marie, une maman dont la petite fille est elle aussi inscrite à la Gerbe. Les crèches municipales ne suffisent pas et tout le monde ne peut pas se permettre d’avoir une assistante maternelle. » Sans mode de garde, des parents évoquent même la possibilité de quitter leur travail ou du moins d’en changer. « Si on ne peut pas faire garder nos enfants, comment fait-on ? », reprend Marie. « La disparition de ces crèches associatives aurait un impact direct sur notre capacité à travailler, à entreprendre, à prendre des initiatives, notent les parents de la Gerbe. Un des parents va-t-il devoir sacrifier son travail, ses projets, pour s’occuper de ses enfants ? En a-t-il les moyens ? Est-ce ainsi que nous construisons la société de demain ? » Reçu le 13 décembre par la préfecture, le collectif des crèches se démène pour rassembler autour d’une table la CAF, les collectivités susceptibles de mettre la main au portefeuille et les associations. « Nous souhaitons travailler à la pérennisation des emplois, confie Marlène Deligny. Les contrats aidés, cela reste une solution précaire. » Dans le département de l’Hérault, les crèches associatives représentent au total 944 places. Elles répondent aux besoins de 1 673 familles.