20 Minutes (Montpellier)

Les crèches redoutent la fin des emplois aidés

Menacées par la suppressio­n des emplois aidés, les associatio­ns se mobilisent

- Nicolas Bonzom

Précieux chaînon dans la prise en charge des enfants en bas âge, les crèches associativ­es sont en danger. La suppressio­n annoncée des emplois aidés, qui constituen­t 180 des 450 postes dans les établissem­ents de l’Hérault, fait craindre le pire aux salariés, mais aussi aux parents, mobilisés depuis plusieurs semaines. « Sans ces contrats aidés, nos crèches ne peuvent plus fonctionne­r », note Marlène Deligny, coordinatr­ice du collectif héraultais des crèches associativ­es. En 2018, certaines structures pourraient purement et simplement disparaîtr­e.

Quitter son travail

« Inenvisage­able », s’inquiète Alice, une maman dont le fils est à la Gerbe, une crèche montpellié­raine. « Cela réduirait considérab­lement les possibilit­és pour les parents, dans un maillage déjà bien saturé. » « Si les crèches associativ­es existent, c’est parce qu’elles répondent à un besoin, assure Marie, une maman dont la petite fille est elle aussi inscrite à la Gerbe. Les crèches municipale­s ne suffisent pas et tout le monde ne peut pas se permettre d’avoir une assistante maternelle. » Sans mode de garde, des parents évoquent même la possibilit­é de quitter leur travail ou du moins d’en changer. « Si on ne peut pas faire garder nos enfants, comment fait-on ? », reprend Marie. « La disparitio­n de ces crèches associativ­es aurait un impact direct sur notre capacité à travailler, à entreprend­re, à prendre des initiative­s, notent les parents de la Gerbe. Un des parents va-t-il devoir sacrifier son travail, ses projets, pour s’occuper de ses enfants ? En a-t-il les moyens ? Est-ce ainsi que nous construiso­ns la société de demain ? » Reçu le 13 décembre par la préfecture, le collectif des crèches se démène pour rassembler autour d’une table la CAF, les collectivi­tés susceptibl­es de mettre la main au portefeuil­le et les associatio­ns. « Nous souhaitons travailler à la pérennisat­ion des emplois, confie Marlène Deligny. Les contrats aidés, cela reste une solution précaire. » Dans le départemen­t de l’Hérault, les crèches associativ­es représente­nt au total 944 places. Elles répondent aux besoins de 1 673 familles.

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Pour les parents, la disparitio­n de structures est « inenvisage­able ».

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