Un loto pour un château
Acheté en 1982 par la mairie de Montpellier, le Domaine Bonnier de la Mosson, le petit Versailles du Clapas, est peu connu. Pourtant, cette demeure du XVIIIe siècle, qui porte le nom de son riche propriétaire d’antan, baron et trésorier de la bourse des Etats du Languedoc, est l’une des pépites du patrimoine de la ville. Longtemps laissé à l’abandon, son château, au coeur d’un parc d’environ 1,6 ha, va peut-être retrouver, bientôt, un peu de son éclat d’autrefois : la métropole, qui en est désormais propriétaire, songe à sa réhabilitation.
Quarante millions d’euros
« Ce domaine est utilisé comme terrain accordé aux gens du voyage, souligne son président (divers gauche), Philippe Saurel. Il est en zone inondable à 70 %, et son château a été classé monument historique. Nous allons lancer de fines études pour savoir ce qu’il est possible de faire. » Rénover l’immense allée qui mène au domaine, sa prairie, sa ferme, ses écuries, son buffet d’eau ainsi que sa demeure pourrait coûter 40 millions d’euros. « Seule, la métropole ne peut pas, reprend le maire. Je vais écrire à la ministre de la Culture, pour que l’on puisse inclure la rénovation de ce chefd’oeuvre du XVIIIe siècle dans les loteries nationales organisées pour sauver le patrimoine français. » Reste à savoir à quoi pourrait servir ce domaine, situé au bord de la Mosson, une fois retapé. Philippe Saurel lâche une proposition. « Si cela ne tenait qu’à moi, j’y mettrais un temple de la Raison... et de la République. » Un projet de l’architecte Dartain qui devait être érigé, en ville, après la Révolution, mais qui sera finalement abandonné.