20 Minutes (Montpellier)

Linklater et bien d’autres remercient Sundance

Le festival américain du film indépendan­t commence ce jeudi

- De notre correspond­ant en Californie, Philippe Berry

Sundance. Sa neige, ses films souvent méconnus et son buzz, qui peut aller loin. A partir de ce jeudi et jusqu’au 28 janvier, les cinéphiles ont les yeux braqués sur le festival américain du film indépendan­t. Car se faire remarquer par son fondateur Robert Redford, à Park City (Utah), peut lancer une carrière et même ouvrir la porte des Oscars.

Tremplin vers Hollywood

En 1991, personne ou presque n’avait entendu parler de Richard Linklater. Son film Slacker, réalisé avec trois bouts de ficelle dans les rues d’Austin, devient pourtant le symbole de la jeunesse de la génération X. « Il n’a pas fracassé le box-office », rappelle Louis Black, coréalisat­eur du documentai­re Richard Linklater : Dream Is Destiny, diffusé ce jeudi à 19 h 30 sur la chaîne Sundance TV (lire l’encadré). Mais « sans sa sélection à Sundance, le film n’aurait pas eu un tel impact culturel ». Et Linklater, une telle carrière. Depuis une dizaine d’années, Sundance sert de tremplin vers Hollywood, qui recherche du sang neuf. Peu de personnes s’en souviennen­t, mais Justin Lin a présenté un film intimiste, Better Luck Tomorrow en 2002, à Park City avant de réaliser quatre épisodes de « Fast and Furious » suivis de Star Trek, sans limites. Après son sacre en 2012 pour Middle of Nowhere, Ava DuVernay a enchaîné avec le film engagé Selma, sur Martin Luther King, et elle dirige Oprah Winfrey dans le prochain Disney, Un raccourci dans le temps (en salles le 14 mars). La cadence s’accélère. Après le coup de poing Fruitvale Station, grand prix du jury à Sundance en 2013, le surdoué Ryan Coogler a convaincu la MGM de produire le spin-off de « Rocky », Creed, et il s’apprête à fracasser le box-office avec le dernier Marvel, Black Panther (en salles le 14 février). Les nostalgiqu­es estiment, comme le cinéaste geek Kevin Smith, que Sundance, c’était mieux avant. Louis Black, le cofondateu­r du festival South by Southwest d’Austin, n’est pas d’accord : « Avec les progrès technologi­ques, il n’a jamais été aussi facile de réaliser un film indépendan­t. Sundance sert toujours à révéler des talents. »

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En 2013, Ryan Coogler reçoit le Grand prix du jury pour Fruitvale Station.

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