Ils se portent au chevet de la maison du poète Delteil
AGrabels, une petite maison fait l’objet de toutes les attentions. Dans cette modeste demeure envahie par la garrigue a vécu pendant près de quarante ans le poète languedocien Joseph Delteil, disparu en 1978. Dès la fin des années 1930, l’auteur y a cultivé la vigne et reçu les plus grands auteurs de son époque, notamment les romanciers américains Ernest Hemingway ou Henry Miller.
Luchini et Soulages
Quarante ans après sa disparition, des amoureux du poète se mobilisent pour éviter que ce lieu, en ruines, ne disparaisse sous les coups de pelleteuse : la famille, qui est propriétaire du terrain où est située la maison, « veut vendre, souligne René Revol (FI), le maire de la ville. La demeure de Joseph Delteil est située sur une zone d’aménagement... Ce que nous souhaitons, c’est l’acquérir et en faire un bel équipement culturel. » Une pétition, lancée par la revue montpelliéraine Souffles, a été signée par près de 8 000 personnes sur change.org. Le comédien Fabrice Luchini ou l’artiste Pierre Soulages se sont joints à la mobilisation. « C’est un lieu mythique, explique Christophe Corp, professeur, directeur de la publication. Lorsqu’il fuyait le STO durant la Seconde Guerre mondiale, il ne se passait pas une semaine sans que Pierre Soulages ne retrouve Joseph Delteil dans cette maison. C’est ici qu’il lui a montré ses premiers dessins. » Des négociations sont en cours, confie le maire de Grabels, qui se veut optimiste quant au sauvetage de l’ancienne maison du poète disparu. « Nous avons de très bonnes relations avec les propriétaires, indique René Revol. La mobilisation des artistes et des intellectuels est bénéfique, cela permet de démontrer l’importance de ce domaine dans notre patrimoine. »