L’horrible aveu
Jonathann Daval a reconnu, mardi, avoir tué son épouse Alexia. L’informaticien de 34 ans a été mis en examen dans la soirée pour meurtre sur conjoint. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le bonheur se lit sur leur visage. En ce mois de juillet 2015, Alexia, 27 ans, vient d’épouser en l’église de Gray (Haute-Saône) Jonathann Daval, 31 ans, qu’elle connaît depuis quelques années. Rien, ce jour-là, ne semble présager le drame qui se jouera deux ans et demi plus tard. Disparue le 28 octobre alors qu’elle était partie courir, la jeune femme sera retrouvée dans un bois, deux jours plus tard, morte asphyxiée, le corps partiellement brûlé et caché sous des branchages. Après trois mois d’enquête, l’étau s’est finalement resserré sur Jonathann Daval. Placé en garde à vue lundi, il a avoué mardi avoir tué son épouse, par accident, lors d’une dispute. Il a été mis en examen pour meurtre sur conjoint, et le parquet a requis son placement en détention provisoire. Le suspect a grandi à Velet, aux côtés de ses quatre frères et de ses deux soeurs. Une vie paisible, brutalement interrompue par le décès de son père, comme le raconte l’une de ses proches dans L’Est Républicain. « Il en parlait peu, il était trop pudique et réservé pour s’épancher. » Passionné de sport, le jeune Jonathann joue au football à l’AS Velet Gray-la-Ville, avant de se lancer dans la course à pied. Une passion qu’il partagera, quelques années plus tard, avec son épouse. « Aucun moment n’aura été plus intense, plus riche en émotions à mes yeux que nos runs du week-end où seule l’émotion du partage et du plaisir nous importait », expliquait-il en sanglots, le 5 novembre, lors d’une marche blanche en hommage à Alexia.
« Gentil et serviable »
Titulaire d’un BTS, Jonathann Daval travaille depuis presque douze ans pour la société Fourot, spécialisée en informatique. Denis Canet, son patron, expliquait encore lundi au Parisien que son employé était « incapable d’une telle chose ». L’une des tantes d’Alexia décrit, elle, « un garçon très gentil et serviable ». Le couple, qui se faisait discret depuis son installation il y a deux ans dans une maison de famille qu’il avait retapée, a rapidement commencé à battre de l’aile. Jonathann et Alexia essayaient d’avoir un enfant. En vain. Une situation qui était devenue au fil du temps une « source de tensions », a raconté lundi Me Randall Schwerdorffer, l’avocat du suspect. Pourquoi aurait-il tué son épouse ? « Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait rabaissé, écrasé. A un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu’il n’a pas su gérer », poursuit-il avant de conclure : « Il a essayé d’être ce gendre parfait, il n’a pas réussi. »