Un si délicat changement de nom
Le FN va changer de nom après mars, a rappelé mardi sur FranceInfo Louis
Aliot, son vice-président. Selon Marine Le Pen, présidente du parti d’extrême droite, « le changement de nom mettra en évidence ce que sera ce nouveau front, un mouvement plus ouvert, divers, participatif, une force politique mieux préparée et implantée, dont l’objectif sera de prendre le pouvoir pour redresser le pays ». En résumé, un parti capable de figurer lors des seconds tours des élections et de briser le « plafond de verre » que rencontre le FN. « Le parti souhaite détourner l’attention après un échec retentissant [à la présidentielle], les crises et les affaires », estime Alexandre Eyries, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bourgogne FrancheComté. Où serait, par ailleurs, la nouveauté si la présidence reste occupée par une Le Pen et ses cadres des figures du mouvement ? « Marine Le Pen aura beaucoup de mal à incarner cette nouveauté, puisque son nom est indissociable du FN, et qu’elle a un statut d’héritière et d’apparatchik », appuie Alexandre Eyries. La proposition du nouveau nom va s’accompagner de nouveaux défis : « Raconter une nouvelle histoire, créer de nouvelles évocations, même s’il perd ses électeurs radicaux, être bien identifié comme produit sur le marché, construire une notoriété. Et il y a de la concurrence » à droite, selon le publicitaire François Belley, auteur de Ségolène, la femme marque (ed. Peau de Com).