20 Minutes (Montpellier)

Gray partagée entre « colère » et « tristesse » après les aveux de Jonathann Daval

La commune où vit Jonathann Daval est sous le choc après ses aveux

- De notre envoyé spécial à Gray (Haute-Saône), Bruno Poussard

AGray, mercredi, beaucoup d’habitants de cette petite ville de Haute-Saône avaient encore du mal à y croire. La veille, Jonathann Daval, « l’enfant du pays », avait reconnu avoir étranglé son épouse, Alexia, après une dispute. Son corps avait été retrouvé trois mois plus tôt, en partie calciné et dissimulé sous des branchages dans un bois tout proche.

« C’est dégueulass­e »

Sous le ciel gris, Stéphanie a vite les yeux rouges lorsqu’elle évoque le meurtrier présumé de son amie : « Il a fait les marches, et tout… Jusqu’au bout il a joué ce jeu. Quand j’ai appris ses aveux hier, je me suis dit que ce n’était pas possible. C’est dégueulass­e. » Annie, qui connaissai­t bien « les pauvres parents » de la victime, est, elle, partagée entre sa « tristesse » pour ceux « qui avaient totalement confiance entre leur beau-fils » et son « soulagemen­t » que le suspect ait été identifié et qu’il ne s’agisse pas « d’un rôdeur ». Nicolas et Lucas, lycéens de 18 ans, confient : « On pensait que c’était quelqu’un d’ici, qui connaissai­t des lieux. Mais pas lui. Enfin, il y a toujours eu un doute quand même. » Pour un policier croisé un peu plus loin, les aveux du suspect, mis en examen pour meurtre sur conjoint, puis placé en détention provisoire, vont permettre de rassurer la population. « Jusqu’en Côte-d’Or, ça parlait d’un rôdeur, relève le fonctionna­ire. Beaucoup de gens avaient peur. Gray est une ville sportive, mais il y avait moins de groupes de coureurs ces derniers temps. » Solipa abonde. Depuis fin octobre, ses filles, pourtant âgées d’une trentaine d’années, avaient peur d’aller faire leur jogging. Quant à Annie, elle n’osait plus faire de vélo la nuit tombée. Non loin de la Saône, le bar-brasserie La Terrasse est ouvert. Mais trois gendarmes gardent l’entrée, pour « préserver la tranquilli­té » des parents de la victime, qui tiennent l’établissem­ent. Dans un autre bistrot, les avis sont unanimes : « Il y a eu assez de malheur, il faut laisser cette histoire retomber maintenant. »

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Des gendarmes protègent l’accès du commerce des parents de la victime.
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