20 Minutes (Montpellier)

Les concession­naires poussent loin le bouchon

Les tarifs aux péages autoroutie­rs augmentent ce jeudi

- Nicolas Raffin

Le niveau monte, inexorable­ment. Chaque 1er février, les tarifs de péages d’autoroute sont revus à la hausse. Ce jeudi, ils doivent augmenter de 1,03 % à 2,04 %, selon les réseaux. « C’est du délire, s’emporte Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d’automobili­stes. Bientôt, il sera plus rentable de faire ParisLe Mans en taxi qu’avec sa voiture personnell­e ! » Une indignatio­n justifiée ?

L’Etat « pas assez vigilant »

Lorsque la plupart des autoroutes ont été cédées à des sociétés privées en 2006, l’Etat a signé avec elles des « concession­s » : il les laisse exploiter et entretenir le réseau pour une durée déterminée. En échange, les entreprise­s se rémunèrent via les péages. Pour réviser leurs tarifs, et selon un arrêté de 1995, elles doivent tenir compte de l’inflation, mais aussi de « la structure du réseau, des charges d’exploitati­on et des charges financière­s de la société ». A partir de ces éléments, les sociétés concession­naires (Vinci Autoroutes, Sanef, etc.) proposent une grille tarifaire : celle-ci est contrôlée par les services de l’Etat, et peut être rejetée, si elle est jugée non conforme au contrat. Autrement dit, l’Etat doit valider chaque année les augmentati­ons de péage. Or, plusieurs organismes estiment qu’il n’est justement pas très regardant à ce moment-là. En juin, par exemple, l’Autorité de régulation des activités ferroviair­es et routières (Arafer) a estimé que les hausses prévues par les sociétés d’autoroutes en contrepart­ie d’un plan d’investisse­ment de 800 millions d’euros « excéd[ai]ent le juste niveau qu’il serait légitime de faire supporter aux usagers ». Pour Pierre Chasseray, il faut engager « un bras de fer » avec les entreprise­s afin de stabiliser, voire de baisser les tarifs. En septembre, France 2 avait dévoilé un document où Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, accordait aux concession­naires des compensati­ons financière­s, mais également une « stabilité fiscale ». Le « bras de fer » ne semble pas pour tout de suite.

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Prendre la route va coûter plus cher.

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