Les concessionnaires poussent loin le bouchon
Les tarifs aux péages autoroutiers augmentent ce jeudi
Le niveau monte, inexorablement. Chaque 1er février, les tarifs de péages d’autoroute sont revus à la hausse. Ce jeudi, ils doivent augmenter de 1,03 % à 2,04 %, selon les réseaux. « C’est du délire, s’emporte Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d’automobilistes. Bientôt, il sera plus rentable de faire ParisLe Mans en taxi qu’avec sa voiture personnelle ! » Une indignation justifiée ?
L’Etat « pas assez vigilant »
Lorsque la plupart des autoroutes ont été cédées à des sociétés privées en 2006, l’Etat a signé avec elles des « concessions » : il les laisse exploiter et entretenir le réseau pour une durée déterminée. En échange, les entreprises se rémunèrent via les péages. Pour réviser leurs tarifs, et selon un arrêté de 1995, elles doivent tenir compte de l’inflation, mais aussi de « la structure du réseau, des charges d’exploitation et des charges financières de la société ». A partir de ces éléments, les sociétés concessionnaires (Vinci Autoroutes, Sanef, etc.) proposent une grille tarifaire : celle-ci est contrôlée par les services de l’Etat, et peut être rejetée, si elle est jugée non conforme au contrat. Autrement dit, l’Etat doit valider chaque année les augmentations de péage. Or, plusieurs organismes estiment qu’il n’est justement pas très regardant à ce moment-là. En juin, par exemple, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) a estimé que les hausses prévues par les sociétés d’autoroutes en contrepartie d’un plan d’investissement de 800 millions d’euros « excéd[ai]ent le juste niveau qu’il serait légitime de faire supporter aux usagers ». Pour Pierre Chasseray, il faut engager « un bras de fer » avec les entreprises afin de stabiliser, voire de baisser les tarifs. En septembre, France 2 avait dévoilé un document où Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, accordait aux concessionnaires des compensations financières, mais également une « stabilité fiscale ». Le « bras de fer » ne semble pas pour tout de suite.