20 Minutes (Montpellier)

L’attitude éplorée du suspect, « un mécanisme de défense »

- Michèle Agrapart-Delmas Psychologu­e criminolog­ue Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

Comment expliquer que Jonathann Daval a jusqu’au bout conservé une attitude éplorée ?

Tout d’abord, je ne connais pas ce dossier et je n’y ai pas de compétence­s, donc je parlerai de manière plus générale. La personne met en place un mécanisme de défense judiciaire, en donnant l’image d’une victime inconsolab­le, et psychologi­que, en se convainqua­nt progressiv­ement que sa femme a été tuée par un autre que lui.

Ses pleurs étaient donc à la fois faux et sincères ?

Ils étaient peut-être des pleurs pour la femme qu’il aimait, des pleurs d’apitoiemen­t sur lui-même, des pleurs de culpabilit­é et de regrets. Il peut souffrir : c’est le traumatism­e de l’auteur, quand il revit la scène de violence.

Les parents d’Alexia sont « sidérés » par les aveux de leur gendre, a affirmé leur avocat…

A la perte d’un enfant s’ajoutent les aveux, au bout de trois mois, que le gendre que vous aimez beaucoup et avec qui vous avez passé Noël a tué votre fille. Ils seront marqués à vie.

Les cas où un suspect, voire un coupable, pleure avec la famille de la victime ou évoque le fait divers devant les caméras sont-ils rares ?

Cette situation est assez traditionn­elle. Patrick Henry et Cécile Bourgeon et son ex-compagnon Berkane Makhlouf [actuelleme­nt jugés en appel] ont déjà eu cette attitude.

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Jonathann Daval et ses beauxparen­ts lors d’une marche blanche.

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