Les solutions pour revenir au mieux dans le monde du travail après un cancer
Deux femmes donnent des conseils pour reprendre son activité
«M on manager était prévenu que j’avais un cancer du sein un quart d’heure après mon mari ! » Anne-Sophie Tuszynski, ancienne patiente, a décidé de faire partager son expertise de la maladie et de l’entreprise avec son association cancer@ work et un livre, Cancer et travail, J’ai (re)trouvé ma place !* A l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, dimanche, 20 Minutes lui a demandé quelques conseils, ainsi qu’à Géraldine Magnier, qui a publié Après la maladie, le travail**.
Anticiper. La reprise ne s’organise pas la semaine précédente, mais tout au long de la maladie. Des questions concrètes vont se poser : dans quelles conditions reprendre ? « Plusieurs dispositifs sont à explorer : le mi-temps thérapeutique, qui peut être progressif », souligne Anne-Sophie Tuszynski. Pour calmer les angoisses, Géraldine Magnier conseille de visualiser étape par étape le jour J. En amont, « on peut voir le médecin traitant pour faire le point, organiser une visite de pré-reprise avec le médecin du travail, questionner d’autres anciens malades.
» Revenir quand on est prêt. Pas évident de savoir si on tiendra le coup. Car, pour certains, les traitements sont encore d’actualité et les effets secondaires se font toujours sentir. Géraldine Magnier insiste sur le temps de la réflexion, pour « savoir si on est physiquement et psychologiquement prêt. Les personnes se posent des questions à la fin des traitements. Il vaut mieux attendre de passer cette période. »
Etre patient. « Il faut bien avoir en tête que l’enjeu, ce n’est pas la première semaine, mais la première année, voire plus, martèle Géraldine Magnier. Le premier jour, en général, la personne de retour est bien accueillie. Mais l’employeur ne comprend pas toujours pourquoi, six mois après, elle n’est pas aussi performante qu’avant. Il faut faire le point régulièrement avec le médecin du travail, les RH, le management. »
Communiquer et trouver des alliés parmi ses collègues. Anne-Sophie Tuszynski propose de préparer le discours qu’on tiendra aux collègues. Car on n’a pas forcément envie d’entrer dans des détails douloureux, mais taire sa fatigue n’est pas une stratégie gagnante. « Il n’y a aucune obligation légale de dire quoi que ce soit aux collègues. Mais, pour couper court aux messes basses, mieux vaut avoir un discours préparé et commun à tout le monde. »
Parler à la hiérarchie. C’est fondamental. « Si on maintient le lien pendant toute la durée de l’absence, votre chef saura où vous en êtes et vous saurez où en est l’entreprise », résume Anne-Sophie Tuszynski.
Ed. Eyrolles, février 2017, 20 €. Enrick B Editions, janvier 2018, 12,95 €.